Quelle belle et charmante idée. Deux artistes contemporains américains, Tony Allard et Adam Zaretsky, ont mis au point un projet de BioArt dont l’élément principal est un étron du regretté William S. Burroughs, précieusement conservé dans ce qui semble être un bocal à confiture rempli de formol (voir ci-contre) par des amis de l’écrivain. Si ce postulat ne vous fait pas saliver, c’est que vous avez un problème.
Plutôt que de se contenter d’exposer ledit échantillon de selles, les deux compères ont mis au point un processus bien plus récréatif.
Voilà ce qui va se passer: ayant eu l’autorisation du Burroughs Estate – qui gère donc les droits et l’héritage de l’auteur -, ils vont couper un petit bout du colombin. Puis, grâce à un kit ADN acheté sur Internet – vous savez, les cotons-tiges qu’on voit dans CSI ou Law and Order -, ils vont extraire le génome de Burroughs. Ca vous paraît insensé ? Attendez, ce n’est pas fini.
Grâce à tout un attirail de machines sophistiquées – Zaretsky, “électronicien mutagêniste”, est le savant du duo -, ils vont tenter de reproduire et multiplier la séquence ADN extraite. En gros, ils vont faire des copier-coller.
Ne nous demandez pas si c’est vraiment possible, on a creusé un peu le truc mais nous avons dû très rapidement cesser, découragés par le nombre de sigles abscons et de concepts allant bien au-delà de nos compétences sur lesquels nous sommes tombés. Toujours est-il que nos amis artistes ont donc l’ambition de récupérer une grosse boule de gênes estampillés Burroughs.
Dans quel but ? C’est là que ça devient encore plus beau: grâce à un engin terrifiant appelé “genegun” (qui, comme son nom l’indique, est donc un flingue à gênes), ils vont tirer des séquences génétiques dans d’autres cellules et ainsi les faire muter.
Pour le moment, leur choix s’est posé sur du sperme, du sang et des excréments frais. Le tout formant donc l’oeuvre finale, Mutate or Die. Un joli cocktail, non ?
Evidemment, vous l’aurez compris, tout le concept repose sur l’idée de faire un hommage à la fameuse technique du cut-up, en substituant les bouts de textes collés les uns aux autres par des bouts d’ADN. Il y a aussi certainement un clin d’oeil appuyé à l’amour bien connu de l’ami William pour les flingues.
Difficile de dire si tout cela est bien vrai. En tout cas, Allard et Zaretsky ont mis au point tout un argumentaire qui semble très sérieux, et, de toutes façon, souvenez-vous de ce que Burroughs, paraphrasant Hassan-i Sabbah, aimait à répéter: “rien n’est vrai, tout est permis“.
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