Même si nous avons toute l’affection du monde pour Banksy, force est de constater que le bonhomme suscite désormais plus le consensus mou qu’autre chose. Non pas qu’il faille nécessairement sentir la poudre pour obtenir nos faveurs, mais le plébiscite tiédasse tend malgré tout à nous faire un peu fuir.
Cela dit, la récupération du street-art par tous les hipsters qui trainent aura au moins eu un effet positif: celui de pousser certains artistes à montrer leurs derrières en guise de désapprobation. C’est le cas de l’Australien Lush, amateur de gros nibards, de phallus et autres joyeusetés épicuriennes.
Difficile d’en apprendre beaucoup sur cet étrange personnage qui, en plus d’agir sous couvert d’anonymat, se plait à brouiller les cartes à longueur d’interviews, où il débite un mélange d’insanités, de mensonges et de déclarations de guerre à l’endroit de ses camarades graffeurs. Autoproclamé “vendu”, il a en tout cas réussi à inventer son propre style, mélange de porno, de hip-hop, de punk, le tout débordant de provoc facile et surtout de second degré.
Lors de sa toute dernière expo, Sale! On “$treet Art”, Lush a mis les bouchées doubles pour asperger tout le monde de sa ricanante semence à grands renforts de “Pompages feignants de Warhol” – c’est lui qui le dit – et de bicyclettes avec gode embarqué. Délivrer un message fort en se faisant passer pour l’affreux pervers du village: il fallait y penser, Lush l’a fait.
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