Panique à bord, DADA déboule ! Secret de polichinelle et secte underground extrême, Le Cercle des Mallissimalistes se rangera là où vous aurez envie de le ranger, mais il ne vous filera pas de coup de main, et vous devrez apprendre à jongler avec les notions de mystère, de hors format, de vélocité, d’humour, d’engagement, de virtuosité, de singularité, de génie et, n’ayons pas peur des mots parce qu’on les a déjà vu en concert, de générosité. Oui, il va falloir que vous y mettiez du vôtre, ce serait trop facile sinon.
Il y a en effet deux façons d’entrer dans l’univers du Cercle : la lecture et l’écoute. D’abord, vous pourrez essayer de déchiffrer les textes qui traînent ici ou là sur le net, grâce auxquels vous apprendrez, médusés, que le Mallissimalisme est apparu au début des années 50 à St-Pétersbourg, et que « La notion d’art mallissimal a été donnée au début des années 70 par de jeunes compositeurs européens fortement influencés par le travail de Tachesky, Hugsky et Koustov". Vous découvrirez aussi que "ces musiciens autodidactes russes se sont intéressés aux anciens rites sacrés des peuplades sibériennes et plus tard aux textures électriques brutes."Votre grande culture impressionnera davantage vos amis déjà ébahis lorsque vous résumerez à votre sauce que, "interprété à l’origine en réaction aux débordements de la musique occidentale de l’époque, le courant se déplace vers l’Europe à la fin des années 60." N'oubliez pas alors de mentionner qu'on le retrouve en France "dans les ritournelles dissonantes de Bélibaste de Cocagne ou dans les pièces conceptuelles de Michel Dujardin."
Bien entendu, vous serez bien emmerdés avec tout ça mais, heureusement, un deuxième disque vient d’arriver. Donc écoutez cette musique. Sur disque d’abord, et rapidement (conseil d’ami) en concert aussi, pour bien ressentir l’endroit précis de l’histoire où se situe le vrai du véritable. Et retrouvez-vous face au même écueil que lorsque vous avez du expliquer la transe lumineuse provoquée par un concert de Nisennenmondai à quelqu’un qui se demandait quel disque des japonaises écouter en premier.
Heureusement encore, des oreilles fouineuses auront elles aussi probablement entendu un petit quelque chose du kraut-noise-space-transe-drone de Chausse Trappe, d’Api Uiz ou de Chocolat Billy dans la musique du Cercle des Mallissimalistes, et il faudra alors les prendre au sérieux, car elles sont généralement de bon conseil. Il ne faut d’ailleurs jamais contredire les oreilles fouineuses. Ces oreilles là sont précieuses : ce sont elles qui, les premières, recueillent les trésors dont les bouches et mains amies dessineront les cartes pour les retrouver.
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