"Tout fout l'camp" : c'est ainsi que l'on pourrait commencer à peu près n'importe quel article ou chronique en ce moment sur The Drone. Outre le pétage de plomb pro-Trump de Kanye West ce week-end, le dézingage progressif de tout l'appareil politique occidental et une espèce de sinistrose/hilarité devant ce même spectacle, il ne manquait plus qu'un revival rock rap emo vienne foutre le bazar et apporter sa petite touche d'absurdité à tout ce capharnaüm généralisé.
Si on ne met pas sur le même plan des problématiques d'importance bien différentes, il y a tout de même de quoi se faire du souci quant à l'avenir de la musique (on plaisante, mais seulement à moitié) si on s'imagine qu'un retour inopiné du rap rock tendance emo du début des années 2000 peut éventuellement faire son apparition dans le paysage musical actuel. En témoigne le morceau du dénommé Lil Peep (pas de faits d'armes notables à son actif, seulement une mixtape autoproduite au compteur sur Discogs), en écoute ci-dessous, qui convoque éhontément héritage post hardcore 2000s, angoise existentielle post-adolescente (ça faisait longtemps ça aussi), rythmique trap et nappes cloud rap contemporaines.
Je suis sûr que les connaisseurs de tous bords ne manqueront pas de m'écharper pour ces parallèles qu'ils jugeront approximatifs, mais en ce qui me concerne, la chose rap rock emo se résume à peu près à des visionnages de clips de Crazytown sur MCM en 2001 et la lecture peu concernée de chroniques de Finch dans Rock Mag à peu près à la même époque - en résumé, je ne suis pas un expert. Mais si les morceaux "Kiss" et "Giving Girls Cocaine", en écoute ci-dessous (dont le premier est tout de même classé Best New Music sur Pitchfork, pincez-moi), ont quelque chose à nous dire sur l'état de la musique et (un peu) du monde qui nous entoure, on pense que leurs paroles suicidaires sur une mélodie de stade antédiluvienne, leurs affects qu'on croyait disparus à tout jamais et leurs collages approximatifs post-modernes sont à eux seuls assez représentatifs de l'état de confusion qui règne un peu partout dernièrement. Ce qui en fait deux morceaux assez affreux à écouter, mais pas inintéressants d'un point de vue critique.
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