Ce docu de 2008, déterré par nos éminents confrères de Dangerous Minds sur le Viméo de son réalisateur, Peter Boyd Maclean, a deux avantages. Tout d’abord, contrairement à la plupart des films que la télévision consacre à la musique en général, et au punk en particulier, il n’est en rien une tentative historicisante, un exercice qui peut s’avérer périlleux, même quand c’est la BBC qui s’y colle, et parfois barbant. Au contraire, 1-2 FU (pour “one, two, fuck you!“, vieille interjection bien connue des anglo-saxons) propose une sorte de voyage dans le cerveau et les souvenirs d’un des témoins de la vague punk anglaise, animé par celui-ci.
Et c’est là qu’intervient le second, et principal, avantage du film: son personnage central, qui n’est autre que ce grand fondu de Jonathan Ross.
Pour ceux qui n’auraient pas la chance de connaître ce glorieux animateur de télévision britannique, sachez simplement qu’il fût un genre de Letterman anglais, animant durant presque dix ans Friday Night with Jonathan Ross sur l’auguste BBC 1 et faisant régulièrement n’importe quoi. Comme, par exemple, dire à Gwyneth Paltrow qu’il la baiserait bien.
Ou demander à David Cameron, qui n’était pas encore Premier Ministre, mais déjà leader des conservateurs, s’il avait une érection en pensant à Margaret Tatcher.
Ca n’étonnera donc personne de savoir que ce charmant, bien qu’un poil incontrôlable, gentleman – régulièrement suspendu par la BBC jusqu’à ce qu’il en claque la porte en 2010 – est un enfant du punk. De son propre aveu, il ne s’est absolument pas remis des 18 mois les plus dingues de sa vie, entre “novembre 1976 et mars 1978“, durant lesquels il n’a vécu que pour la musique des Pistols, Clash et autres Damned.
C’est donc cette histoire très personnelle, et cette incapacité à oublier ce passé, qu’il nous raconte durant la petite heure que dure 1-2 FU. Il n’est évidemment pas tout seul, et a fait appel à quelques grands acteurs du mouvement, allant de David Johansen des New York Dolls à Mark Perry (Sniffin’ Glue), en passant par Ari Up des Slits, Chris Sullivan (auteur du livre Punk), Vivienne Westwood ou encore… Morrissey. Oui, bon, il choisit qui il veut hein. Il a même été chercher ce pauvre Dizzee Rascal, c’est vous dire.
Notez, pour conclure, que l’équipe aux commandes de 1-2 FU est la même que pour l’excellent documentaire In Search of Steve Ditko (où Ross explorait son autre grande obsession d’enfance, les comics), et vous aurez en main tous les arguments pour sacrifier un bout de votre journée en regardant ce qui suit:
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