En 1995 a lieu la première édition du festival Astropolis. C'est une rave illégale qui se tient dans un champ perdu du Finistère Nord, ambiance mur de son, parkas kakis, désamour pour Charles Pasqua et rythme de croisière à 145 BPM. Vingt deux ans plus tard le festival est devenu une institution à la programmation riche et dense qui quadrille toute la scène techno et attire des foules de fêtards et d'amateurs de musique répétitive dans une atmosphère plus bon enfant qu'aux origines. Revue subjective en 5 artistes et un label de la programmation du festival qui se tiendra du 16 au 22 janvier 2017 à Brest.


DANNY KRIVIT
L'autre école de New-York. L'homme qui l'a lancé n'est autre que James Brown en lui filant des copies white-label de "Get Up On The Good Foot" et de "Think" de Lyn Collins à jouer dans ses soirées. Résident du Paradise Garage, DJ récurrent au Tunnel et au Dancetaria, pote de Larry Levan, François K et Joe Claussel, Danny Krivit incarne tout un pan de l'histoire de la house New-yorkaise. Démonstration avec son edit de "Love Is The Message" de MFSB. 

 

FUNKINEVEN 
Plusieurs casquettes (oversized) pour Funkineven. D'un côté celle du patron de Apron Records, l'un des labels essentiels de la house londonienne d'aujourd'hui, et l'un des rares à savoir concilier bizarreries lo-fi, influences hip-hop et ambition club. D'un autre celle du producteur, on se souvient de son très réussi premier album à classer quelque part entre Weather Report, George Duke et Moodymann dont on vous parlait ici. Enfin le casque du DJ : seul ou aux côtés de son double maléfique d'outre-Atlantique Kyle Hall, ses sélections passent sans difficultés apparentes de classiques discos à techno d'émeutier. Son edit de "A Chunk Of Sugar" tombe plutôt dans la première catégorie, mais Steven Julien a bien plus d'une corde à son arc.

 

HELENA HAUFF
La représentante de la techno d'Hambourg est passé en quelques années du statut de franc-tireur à celui d'invitée récurrente des clubs et festivals européens. Défenseuse d'une techno sombre et abrasive, Helena Hauff est aussi à l'aise avec la bande de KTDJ que dans les grands raouts techno-qui-déroule, et représente avec quelques autres le point de jonction entre goths coldwaves et clubbers insomniaques. Avant-goût avec "Sworn To Secrecy Part II". Notre interview de la productrice est à visionner ici.

 
ROBERT HOOD
On ne vous fera pas l'insulte de vous présenter Robert Hood, on se contentera de préciser qu'il sera là sous son alias de Floorplan - plus house, donc - et d'embedder "Baby, Baby" que tous les DJ's du monde ont joué au moins 200 fois mais qui continue à marcher à chaque passage comme si c'était la première.




LE TURC MECANIQUE
A la surprise générale - et sans doute surtout la leur - le plan machiavélique du Turc Mécanique pour envahir la planète et subvertir la jeunesse à coup de post-punk désaxé, de noise halluciné et d'electronica fondue est en train de porter ses fruits. Leonard Cohen disait qu'il fallait commencer par prendre Manhattan et ensuite attaquer Berlin, leur plan à eux est de commencer par le nord-est parisien (mission accomplie) et de continuer par Brest. Ca se tient. Un morceau de Jardin pour célébrer l'avénement à venir du Turc Mécanique sur la planète Terre.




MANU LE MALIN
On évoquait en intro les début raves de Astropolis, on ne pouvait pas ne pas terminer cette sélection avec Manu Le Malin, qui a suivi à peu de choses près le même cheminement, à savoir ouvrir son jeu sans jamais tomber dans la compromission. Quand Manu le Malin joue un vinyle de techno analo sale et violente ce n'est pas une référence, un clin d'oeil ou une pose, c'est simplement la musique qu'il produit et qu'il joue depuis 25 ans. La caution hardcore et punk à chien, dans le très bon sens du terme.

 
Le reste de la programmation et plus d'informations sur la page facebook du festival.