Ce nouveau maxi de Clarence Rise sur le label parisien Fin de Siècle questionne de bon matin la propension du critique à explorer le champ lexical de la noirceur dès qu'un disque s'aventure de près ou de loin sur des terres un peu fangeuses. Non pas que l'on ne reconnaisse volontiers les attributs dark de la techno de Clarence Rise, mais on se dit qu'observer ses tournoiements tempêtueux uniquement sous l'œil de l'obscurité (ou de la froideur, ou de la dureté, comme vous voudrez), en plus d'amener d'office vers des métaphores fatiguées et faciles, peut s'avérer quelque peu réducteur (et pas très éclairant). En même temps, en baptisant son nouvel EP Wendigo, du nom de cette créature maléfique issue de la mythologie amérindienne, il l'avait un peu cherché, le Clarence. Ou peut-être, comme nous l'avions dit précédemment, le type est-il simplement "généreux au point d'aider le critique à s'y retrouver"?
Quoiqu'il en soit, après avoir publié tout seul comme un grand des maxis comme The Walker ou des diverses sucreries comme Corridor (tout en digital), Clarence Rise a semble-t-il trouvé la maison idéale avec Fin de Siècle. Moins verticale, moins agressive que son précédent maxi Totem, cette nouvelle sortie donne l'impression que le garçon se sent désormais bien chez lui chez le label parisien. A l'aise dans ses baskets, il se permet donc de déployer ses morceaux avec une ampleur inédite, et de dépasser ainsi le seul seuil du lugubre. Sa musique sépulcrale revêt maintenant des teintes plus extatiques que par le passé, et son étrangeté évoque des rites panthéistes anciens (toujours cette histoire de créature mythologique) qui la placent donc plus sous l'égide du voyage intérieur que du tunnel de techno fonctionnel. Tant mieux, ça donne envie d'y revenir.
Wendigo sort aujourd'hui sur Fin de Siècle, et s'écoute dès maintenant ci-dessous :
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