On ne dirait pas comme ça, mais Kwesi Darko aime les fleurs. Plus noire que noire (ou ici en l'occurence, plus noire que bleue), la musique que le Londonien produit sous le nom de Blue Daisy n'est pourtant pas exactement des plus primesautières, si l'on se fie aux premiers abords ombrageux de son nouveau disque Darker Than Blue, qui sort chez R&S Records le 25 septembre. Mais en fait, si l'on taille un peu dans la bile, on se rend compte que celui qui veut qu'on l'appelle marguerite bleue (blue daisy en anglais), et avant ça noir dahlia, se révèle être un tantinet plus fleur bleue que ce qu'il veut bien laisser entendre, du genre qui doit avoir un cœur gros comme ça sous les fêlures.
Bien qu'il se laisse aller à ses penchants les plus mortifères sur des titres comme "Darker Than Blue", "Heroine", "Gravediggers" ou "We're All Gonna Die", qu'il bande régulièrement ses muscles et qu'il souhaite absolument nous montrer qu'il en a gros sur la patate, personne n'est dupe. Sous le graillon, sous le vernis craquelé, sous les pavés d'amertume, ce disciple de Tricky (il est apparu sur son dernier album et partage avec l'auteur de Maxinquaye les mêmes enroulements de langueur urbaine) laisse tout de même passer des rais de lumière, qui, s'ils peuvent paraître faméliques de prime abord, n'en sont pas moins porteurs d'une vraie joliesse. Vous pouvez en tout cas juger sur pièce des degrés d'âpreté et de mignonnerie présents dans la musique de Blue Daisy, car Darker Than Blue est en écoute ci-dessous :
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