En dehors de la présomption d'innocence de François Fillon, du statut légal des attachés parlementaires et de notre "conception occidentale de la démocratie", peu de choses ont été aussi maltraitées cette dernière décennie que le terme "deep house".

Depuis sa résurgence aux alentours de 2008 - comme une soudaine réaction de défense aux turbines du fidget et aux chorus pompiers de la blog-house - toutes sortes de producteurs, de labels et de morceaux qui n'avaient a priori pas grand chose à voir avec la sauce ont été étiquetés deep-house. La power-house clubbeuse-crapuleuse de Maceo Plex ? Assez deep-house. Les drops en 8 temps répétés ad nauseam de Jamie Jones ? Très deep-house. Les tentatives Frutty Loops-Troxleriennes de votre petit neveu de Carcassones ? Super deep-house.

A tel point que le gardien du temple Terre Thaemlitz aka DJ Sprinkles a dû se fendre d'un album entier (le magistral Midtown 120 Blues) pour remettre les choses à l'endroit et rappeler à tout le monde que passer le dernier Visionquest sur Traktor ne faisait pas de vous l'héritier naturel de Glenn Undergound. Ce qui a donné lieu à une autre mode, celle des DJ's-hagiographes super respectueux (et un peu relous), qui ont eux-mêmes donné naissance à leurs petits frères et soeurs lo-fi qui s'amusent à pisser sur tout ce que leurs aînés chérissent à coups de kicks torturés, de snares sordides et de synthés volontairement sur-mixés - mais on se perd.

Tout ça pour vous dire que Parallel Dimensions de Theo Parrish, soit l'un des Monts Everest du genre, est réédité ces jours-ci par Parrish en personne sur son label Sound Signature, qu'il est agrémenté d'un nouvel artwork et que si vous voulez expier vos soirées passées sous le pont Alexandre-III à gober des pilules en faisant l'éloge de la deepness du B2B Ryan Crosson-Damian Lazarus qui déroulait sous vos yeux, c'est le moment ou jamais. Tout se passe ici.