Ce qui unie l’ensemble des séries-B, Z et autres nanars – et qui les rend quelque part assez rassurants – c’est la banalité, voire l’infinie répétition, de leur formule: psychopathes, zombies, bimbos, ninjas, monstres marins… Cependant, certains réalisateurs évoluant dans les catégories précitées se cassent parfois un petit peu plus le tronc que les autres pour mettre au point des scénarios inédits.
C’est le cas de Devin McGinn et Henry Saine, respectivement scénariste/acteur et réalisateur de The Last Lovecraft: Relic of the Chtulhu. Comédie d’horreur largement inspirée par Shaun of the Dead et ses dérivés, le film bénéficie d’une production modeste et d’une sortie direct-to-DVD (le 15 février prochain) qui augurent du pire. Cela dit, là où il se démarque, c’est par sa thématique: il faut avoir un sacré courage pour s’attaquer à un matériel aussi épais que celui du grand H.P. Lovecraft.
Non seulement la galerie des différentes divinités – les Grands Anciens – est un vrai casse-tête plein de consonnes, mais l’oeuvre de Lovecraft est surtout une icône geek absolue, sur laquelle pas mal de (mauvais) réalisateurs se sont cassés les dents, avant d’être immolés par la communauté qu’ils pensaient séduire. Le problème, c’est peut être qu’ils avaient tenté de l’adapter avec sérieux.
Henry Saine et Devin McGinn n’ont pas ce problème. Certes, ils respectent la mythologie de base, mais c’est pour mieux s’en moquer. La preuve avec le pitch de base: Jeff, employé de bureau minable, apprend qu’il est le dernier descendant de Lovecraft, mais également que toutes les horreurs figurant dans les livres de son ancêtre sont vraies. Du coup, le voilà chargé d’une mission: sauver le monde, avec son meilleur pote, en empêchant la venue sur terre du gros méchant Chtulhu, le super-boss à tentacules de 12 mètres de haut que tous les fans de science-fiction connaissent bien.
Pour réussir, ils se dotent d’un allié de choix, à savoir un vieux pote de lycée vivant chez sa mère, fan de jeux de rôles, gros, barbu, et “spécialiste de Lovecraft” autoproclamé. Bon, en même temps, il aurait été étonnant que ce type de film voit le jour sans quelques bons vieux archétypes. Mais bon, tout de même, rien que pour la toile de fond, on dit respect.
En plus, la scène où l’un des fameux monstres reste scotché à la vitre de la voiture des deux anti-héros est parfaite, ce qui ne gâte rien.
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