En musique électronique, il demeure très important de rester à la page des trends. Pour deux bons tiers des musiciens soucieux d'exister dignement dans le game (l'autre tiers étant constitué à moitié de visionnaires qui pondent comme bon leur semble et de vieux beaux à la ramasse), c'est même vital. Et si ça la fout un peu mal pour tous ces groupes embarrassants qui revirent leur cuti tous les deux ans comme Silmarils ou Rinôçérôse en leur temps, on continue à trouver ça très sain: la musique n'avance en effet pas uniquement grâce aux accoups des inventeurs isolés mais aussi, surtout, par lames de fond formelles et interconnexions généralisées.
Ainsi Tsantza, duo formé de deux membres du groupe synthpop en français Night Riders et nommé en hommage aux fameuses têtes réduites des Indiens Jivaros, tente aujourd'hui sa chance dans le domaine hautement concurrentiel de la techno analo, celle qui s'improvise un spliff à la bouche et les doigts sur les boutons et qui se distribue plus volontiers en cassette qu'en white label.
Extrait de la première cassette du duo à sortir à la fin du mois sur SVN SNS RCRDS, cette ouverture sans-titre développée autour d'un midtempo songeur nous charme surtout pour sa boucle de flûte façon charmeur de serpent, sans doute improvisée très tard sur une flûte à bec mystérieusement ressortie d'un tiroir mais qui nous fait voyager jusqu'au fin fond de l'Amérique du Sud, par exemple dans la forêt amazonienne, là où Werner Herzog tourna les scènes les plus dingues de Fitzcarraldo ou du sous-continent indien, par exemple à Calcutta, là où Satyajit Ray tourna un jour les scènes les plus à fleur de peau de Charulata. Et ça, c'est pas si courant.
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