May Roosevelt n'y va pas avec le dos de la cuillère en termes d'influences et de filiations revendiquées puisqu'elle convoque (elle ou son label) Bach, Klaus Nomi, Bjork comme le Père, le Fils et la Sainte d'Esprit.
Originaire de Thessalonique, en Grèce, la productrice repérée lors de sa participation à la Red Bull Music Academy envoie avec son premier album un petit manifeste de synth pop froide et digitale plein de promesses. En témoigne "May", titre d'ouverture de ce Junea sorti vendredi sur le label local Inner Ear et qui déboulonne la concurrence en toute simplicité, faisant oublier les naufrages récents d'Austra et Grimes. Le travail sur les voix en particulier laissent à penser une mémoire résiduelle baignée de musiques folkloriques grecques et de chants byzantins médiévaux (ne courrez pas, on dirait un peu du Panda Bear en fait).
On appréciera en tous cas une façon toute personnelle de cultiver la dramaturgie sans tomber dans le pathos et de chercher l'émotion dans le tout numérique, un peu comme si Liz Phrazer et ses Cocteau Twins laissaient les clés du studio à Daniel Lopatin.
Junea est disponible un peu partout chez vos dealers de streams habituels et sur le Bandcamp du label Inner Ear ci dessous...