La poignée de nos lecteurs fidèles (coucou toi) le sait, chez The Drone, on est pas des gros férus de l'aristocratie French Touch. Trop sûre d'elle, trop jetlagguée, trop oublieuse de ses privilèges, elle fait surtout souvent une dance music dont on comprend très bien qu'elle enivre la jeunesse mais qu'on n'a aussi pas très envie d'entendre. Histoire de sensibilité, histoire d'histoire personnelle, histoire de génération, on n'en est pas au point de sortir le tournevis pour rayer la carosserie de la limousine, mais tout juste.
Pour Para One et Tacteel, c'est tout de même un tout petit peu différent. Habitués aux salles remplies ras-la-gueule et au succès, ces deux pontes de feu Institubes ont souvent cherché à tutoyer la gloire mais aussi volontiers joué au poker avec elle. Si l'on compte le nombre de mutations volontaires violentes que se sont infligés Jean-Baptiste de Laubier et Jérôme Echenoz depuis leurs premiers pas derrière TTC (des turbines breakées aux contrepoints de Bach pour le premier, de l'italo disco jusqu'à Daho pour le deuxième), on déchiffre même une touchante tendance à l'autode(cons)truction.
Prenez leur projet en duo déjà deux fois recommencé (hier sous leurs deux sobriquets, avant hier sous celui de FuckALoop): sans cesse ressuscité sans cesse ré-avorté au fur et à mesure des opportunités, il aura donné des heures et des heures de musique bricolées sans notions de frontières extérieures ni direction, mais quasiment aucun objet fini digne de ce nom. Leur seul et unique véritable disque (numérique) sorti à ce jour, le mini-album Fair Enough, était une orgie d'ambiances contradictoires et de bouts de trucs house vintage, neo disco, electronica, nerderies analogiques, synthpop qualité française. Dans les Oeuvres Complètes qu'ils sortent aujourd'hui en gros coffret LP + DVD, on ne trouve aucun inédit mais on mesure l'étendue de l'étendue parcourue dans tous les sens. Jamais sorti en version studio, le "Blue Steel" extrait de leur live récapitulatif préparé pour les festivités d'ouverture de la Gaité Lyrique hésite joyeusement entre la rigueur techno des séquences et la volupté tendre des mélopées qui s'en échappent.
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