"Nous traversons une période troublée, et malgré toute l'énergie négative qui existe dans le monde je veux être l'une de nos rares voix positives." En cette rentrée 2016 nous recevons de nombreux albums et communiqués de presse qui tous tournent autour du même constat : le monde va mal. Très mal. Inégalités, tensions communautaires, montée des extrêmes, retour de Jean-François Copé, l'avenir est sombre et le point de rupture est proche. Machinedrum n'échappe pas à ce constat généralisé, mais l'homme est bien trop haut pour prendre la pose arty, attentiste ou destroy : il se pose résolument du côté du bien, quelque part entre Bob Geldof, Phil Collins et Jean-Jacques Goldman.
Le producteur américain est un habitué des albums à trames et à concepts - on se souvient de l'excellent Vapor City (2013), exploration de Berlin quartier par quartier en 10 morceaux - et Human Energy ne déroge pas à la règle. Machinedrum l'a conçu comme un "échange d'énergie à travers la musique" qui déboucherait sur un "processus de guérison" à l'image de DAWN qui scande "Let me give you light" sur le hook hyper accrocheur du premier extrait à filtrer du LP, "Do It 4 U". Côté musical l'album semble suivre les traces bass music au sens très large posées par le producteur hyperactif, entre influences Warp, jungle, footwork et hip hop dont on peut se faire une idée en écoutant ses dernières collaborations avec DAWN, Melo X et Braille pour son projet Sepalcure.
Beaucoup souriront sans doute de l'ambition un peu mégalo de Machinedrum, mais un homme qui porte moustache et écharpe en loup synthétique et qui collabore avec tout ce que la musique urbaine contemporaine compte de plus passionnant est de toute façon largement au-dessus des quolibets de la concurrence.
Human Energy paraîtra le 30 septembre sur Ninja Tunes.
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