Le premier mot-clé auquel on a pensé en écoutant ce deuxième format long de Luca Mortellaro, c'est "immersion". Activiste parmi les plus dilligents de la frange atmosphérique de la techno sombre actuelle via son label Stroboscopic Artefacts, l'Italien n'a bien sûr jamais eu peur d'oublier les danseurs. Mais paraissant moins d'un peu moins d'un an après un album en collabo avec Speedy J qui fleurait fort la réunion de chercheurs au CNRS, ce deuxième Churches Schools and Guns le voit fricoter plus dangereusement encore avec le sound-design de codeur, l'ambient house tendance labyrinthique de The Orb et l'electronica d'esthète.
Ce qui intéresse l'Italien quand il fait des disques, c'est nous plonger la tête très profondément dans son monde (qui, d'après ce qu'on peut entendre sur l'album, doit pas mal ressembler à la planète Krypton). Qu'il paye son tribut au Chill Out de The KLF en samplant des chants diaphoniques tibétains ou inonde une vieille scie industrielle sous des torrents de lumière d'hiver, ci ce qui compte en premier pour Lucy, c'est toujours la largeur de la focale à travers laquelle il nous le fait regarder.
En d'autres termes, peu importe la lourdeur du kick drum du moment qu'on a l'ivresse. Et à côté des vastes paysages glacés de Churches Schools and Guns, même le dernier effort hautement science-fictionnel de Jeff Mills ressemble à un Super 8 de vacances au Futuroscope. Sortie le 17, sur Stroboscopic Artefacts.
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