L'avantage de secouer les marges crasseuses de la musique contemporaine comme on le fait plus ou moins ponctuellement chez The Drone, c'est qu'il y a toujours une bande d'excentriques ici et là pour surgir des recoins de caves. Ceux-là sortent tout droit de la scène garage canadienne des années 90 et ont depuis lors importé leurs frasques multicolores et hallucinantes à Berlin, capitale du vivre-ensemble et du habiter-pas-cher.
King Khan & The Shrines, c'est d'eux dont on parle, ont tendance à débouler sur scène en slibards. En bottes de cowboy, coiffes à plumes de cabaret et vestes à paillettes. Biberroné aux histoires de vaudous et de mysticisme hindou, King Khan - frontman instable, activiste convaincu de la cause garage des années 2010 et dernier récipiendaire en date du rock'n'roll tendance convulsive et démente - s'est autoproclamé "Johnny Thunders de la sitar" ou encore "génie suprême de King Kahn". Il se trouve justement que le groupe s'apprête à sortir son premier cédé en six ans - King Kahn a fait un break en hôpital psychiatrique - et signe son retour sur le versant psyché du revival garage. C'est très simple : plein d'instrus, pédales à effet en veux tu en voilà, guitares ondoyantes et tout et tout.
En gros, si le Gourou n'a toujours pas inventé le fil à découper l'eau tiède, on lui sait fort gré de ne pas nous laisser claquer d'ennui sous le plafond grisâtre du garage à Dédé : ici y'a de la couleur et tous les oligo-éléments bassinés par le ministère de la santé. Et c'est tout à son honneur. Idle No More sort le 3 septembre sur le très classe Merge. Stream intégral juste là. Et on ne rate pas le passage du groupe au Trabendo le 4 septembre prochain.
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