Oubliez vos vaines tentatives de spiritisme arrosées à la vodka orange, remisez la planche Ouija Parker au placard et préférez lui votre platine de salon : les sillons de certains vinyles tracent parfois une ligne de communication plus directe avec d'autres mondes. A l'instar des exercices para-musicalo-psycho-mystiques de Pye Corner Audio ou The Caretaker, vous trouverez la dernière sortie de Kareem au rayon "musiques occultes et ésotérisme" de votre disquaire le plus proche. Voire au bouquiniste du coin, car ce mini-album zarbi a toute une histoire à raconter: Porto Ronco, le petit village qui lui donne son nom et où il a été enregistré, se trouve au bord du Lac Majeur, entre l'Italie et la Suisse, et c'est là que le grand-père de l'artiste y aurait construit et aménagé un refuge en cas d'une éventuelle invasion soviétique de l'Europe dans les années 60…
Artiste anglais exilé à Berlin, déjà responsable d'une Exstincio Conscientia avec Ancient Methods l'année dernière ("extinction de la conscience" pour ceux qui n'ont pas pris l'option latin durant leur cursus scolaire), Patrick Stottrop y creuse le sillon parapsychologique de son oeuvre (voir également l'excellent Mesmer, titré en hommage au découvreur du magnétisme animal) et invite plein de chamans électronique à la fête: Conrad Schnitzler, Biosphere, Basic Channel, l'AFX des Selected Ambient Works et quelques vrais ghostbusters sonores comme Leif Elggren (The Sons of God, The Object).
Pas de gabber au menu pour la troisième sortie du bien nommé label The Death of Rave, donc, mais du drone, des nappes Terminator 2, des plaques de tôle lâchées nonchalamment depuis 3 mètres de hauteur. Petit maestro dans son genre, Kareem abandonne toute rythmique et étire ses nappes dans la durée jusqu'à rendre la moindre variation quasi imperceptible. Brejnev n'a qu'à bien se tenir.
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