EXCLU : Pardans joue de l'avant-rock dissonant comme personne au Danemark

Faire de l’avant-rock dissonant à Copenhague semble être devenu aussi banal que faire la gueule à Paris. A peine vient-on de vous parler des excursions plus ou moins concluantes du chanteur d’Iceage avec son side project Marching Church, que l’on découvre Pardans, jeune formation qui, elle aussi, pratique un rock déconstruit au groove très, très blanc convoquant les esprits de James Chance (encore la meilleure raison à ce jour d’intégrer un saxo à son groupe) et du Pop Group. Puisqu’on en est aux points communs, il est à noter que Gustav Berntsen, frontman de Pardans, a un timbre de voix étonnamment proche de celui d’Elias Rønnenfelt d’Iceage et que le groupe s’est entouré pour la confection de son premier album Heaven Treason Women de Jens Benz, le producteur… d’Iceage.

Ne voyez pas dans cette introduction autre chose qu’un simple prologue contextuel. Pardans a tous les atouts pour mériter votre attention. Formé par six bambins la vingtaine parfois même pas entamée, le groupe se distingue avec éclat des chichis parfois un chouïa prétentieux d’autres projets comme Marching Church par l’injection dans sa no-wave arty d’une bonne dose de hargne et de candeur inhérente aux premiers émois punk. Il ressort de l’écoute de ce premier essai discographique qu’est Heaven Treason Women l’impression rare d’avoir affaire à un groupe dont les incursions en territoire intello n’ont pas entaché l’énergie juvénile. Se définissant eux-mêmes comme une "tornade de cacophonie mélodique" et un "orchestre chaotique", les membres de Pardans qui semblent tenir à leur spontanéité autant qu’à leur liberté ont fait le choix judicieux (en partie guidé par le prix du studio à la journée) d’enregistrer les huit morceaux qui composent ce premier album en une seule prise live. On vous laisse découvrir l’urgente beauté qui en résulte. Pardans sera en concert à Paris le 30 octobre et Heaven Treason Women sort en France dans les jours qui viennent sur Third Coming Records.