Elektro Guzzi sort demain Clones, son sixième album chez Macro - le label de deux gardiens du temple de la techo intelligente, Stefan Goldmann et Finn Johannsenn. Les trois Viennois continuent de prendre le contre pied exact d'une partie de la scène électronique qui assimile systématiquement la techno jouée avec des instruments classiques à des mash-ups où le pire du jazz mainstream cotoie la house la plus rincée pour finir playlistée dans des grandes surfaces.
Les trois musiciens se servent de leur set up classique - une guitare, une basse, une batterie et un rack d'effets - pour explorer la face la plus aride, répétitive et robotique de la techno. Les 10 pistes de Clones sont de longues plages progressives où se croisent les froides influence de Detroit, des sonorités quasi afro-beat et l'intransigeance minimaliste d'une certaine scène Berlinoise.
On a beaucoup écrit sur la précision et la capacité à transcender leurs instruments des membres d'Elektro Guzzi, qui leur valent d'être invités à jouer un peu partout autour du monde et à collaborer avec les grosses pointures de la techno contemporaine, mais on reste admiratif de leur capacité à mener à bien un projet qui pourrait facilement tomber dans la vulgarité un peu spectaculaire - regardez ! des mecs qui jouent de la techno avec une guitare folk ! - ou dans une forme de sur-conceptualisation autiste de leur musique et de leur démarche.
Clones est un album techno au sens noble du terme, aussi bien capable de faire bouger la population un peu allumée d'un club ou d'un festival que de rendre intelligemment hommage à ses aînés et de faire écho à des questions qui traversent de plus en plus la société sur nos rapports et notre relation aux machines - qui imite qui, qui clone qui, qui dépasse qui.
On vous laisse découvrir le clip de "Room", premier extrait de Clones qui sortira demain chez Macro.
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