Du haut de mes 25 ans, de mes 1m58 et de ma très grande expérience de la vie, j'ai tendance à classer les meufs qui font de la musique électronique en deux catégories. D'abord il y a celles, qui, comme Xosar mettent les glandes parce qu'elles sont si loin de ce à quoi je pourrais potentiellement ressembler qu'elles finissent toujours par me faire réfléchir à ma situation en soufflant et en secouant la tête l'air abattu mais pas trop, parce que c'est la loterie génétique, que je n'y peux rien, qu'on ne peut pas toutes être des génies mannequins et qu'il faut se faire une raison. Et puis, il y a les nanas comme Helena Hauff qui me ressemblent trop, qui représentent absolument tout ce que j'ai toujours eu envie d'être, à tous points de vue, tout confondu, qui jouent avec les Roland comme moi avec les claviers Playschool et qui me rappellent à ma triste condition à chaque seconde de chaque morceau qu'elles produisent.

Helena Hauff donc, potentiellement la fille que, si tu es comme moi, tu rêves de voir devenir ta fiancée ou ta meilleure amie ou que tu rêves de devenir tout court, est plutôt occupée en ce moment: un EP Split sorti le mois dernier, des dates en veux-tu en voilà depuis le début du mois, et un tout nouvel EP sorti au début de la semaine et dont trois des quatre morceaux sont écoutables juste en dessous.

Shatter Cone (qui signifie "cône de percussion", en gros un caillou qu'on ne trouve que dans les trous faits par les impacts de météorites ou les explosions nucléaires, ça te donne une idée de ce que tu es sur le point d'entendre) est sorti sur Lux Rec, le label suisse de Cosmo & Faber, spécialisé dans les bidules d'aujourd'hui mais qui aurait pu être du début des années 80. Parce qu'en plus de ressembler à tout ce que tu rêves de devenir, d'être pleine de références malignes pour nommer ses EPs, Helena Hauff sait aussi se servir d'une 303 aussi bien que si elle avait grandi avec les mecs de Phuture. Va pleurer maintenant.