Comme son titre l'indique, cette "'mist tape" n'est pas une mixtape. Le mot "mist", qu'on trouve de manière convenable dans le mot "mistake" (erreur) provient de la cassette où Cristian Vogel, vétéran passionnant de la techno expérimentale européenne dont l'oeuvre fantastique ne devrait avoir aucun secret pour vous si vous êtes un lecteur fidèle de The Drone, a eu la bonne idée d'enregistrer son affaire (un livre audio sur ce chef d'oeuvre de la littérature de supermarché que L'alchimiste de Paulo Coelho) :

"I found some talking books out on the street – someone was throwing them away. They had been in the sun a while. Perfect. I took one home and recorded over it with sketches and ideas. This isn’t a mix tape – its a ‘mist tape."  (J'ai trouvé des livres audio dans la rue - quelqu'un qui venait de s'en débarrasser. Ils avaient passé un certain temps au soleil. Parfait. J'en ai ramenée une à la maison et j'ai enregistré des ébauches de morceaux et d'idées dessus". 

Making of d'oeuvres à venir ou déjà venues (on reconnaît sans effort des boucles et des matières de The Polyphonic Beings, son album de 2014), ce compendium de de mist takes (le jeu de mots est de Monsieur Vogel lui-même) n'a ni queue ni tête mais permet de comprendre très précisément comment Vogel fabrique sa techno avec la plus ésotérique des musiques électroniques de recherche, et inversement. 

'Mist Tape est disponible en format digital pour la somme de 8 euros et en écoute intégrale sur le site de l'artiste. Tous ceux qui ne seraient pas d'humeur à s'infliger 90 minutes d'abstraction synthétique de haute volée peuvent aller jeter une oreille à The Never Engine, immense album de future techno sans concession publié en 2006 sur Tresor qu'il vient de téléverser sur Bandcamp pour fêter son 10ème anniversaire.