Derrière ce blase bubon glacé, qui évoque ces lueurs magiques que l'on peut voir onduler même à jeun dans les cieux septentrionaux, se cache Jesse Somfay, Canadien des bois habitué aux engelures le long des phalanges et aux errances nocturnes sous les épicéas.
Déjà responsable d'une grosse pile de baleines blanches sous son nom ou celui de Flourish, ce cousin des fouleurs de landes de Border Community affectionne comme eux les nappes qui pleurent, les formats épiques et le souffle de bande qui se transforme en tempête de neige quand on le passe dans un compresseur.
Sur le premier album de Borealis qui sort enfin ces jours en physique (et qui était dispo depuis pas mal de mois sur le bandcamp du label Origami Sound), il prend pourtant le risque de modifier la formule de l'élixir, substituant aux arpèges, aux chaudes larmes et au pied sur tous les temps un tamis de démaillages rythmiques, d'oripeaux de voix humaines et de noyades harmoniques. L'effet est saisissant: le bien titré Voidness donne l'impression d'un grand vide enfermé sous un million de kilobars de pression, à peine traversé de microparticules filandreuses dont chaque battement de lambeau fait un tsunami de l'autre côté de la Cloche. En d'autres termes, on cherche le sucre mais ça fait du bien beau bruit pour couvrir le ventilo de l'ordinateur.
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