Pendant longtemps, les fans du Wu Tang Clan à qui il restait un peu de libre arbitre et de bon sens s'en tenaient à une règle d'or (qu'ils se faisaient tatouer sur l'avant-bras ou imprimer sous la visière de la casquette) : "si ce n'est pas produit par RZA, n'y va pas". Depuis la sortie de l'embarrassant A Better Tomorrow, que RZA a bricolé entre deux scènes de son deuxième film de kung-fu direct-to-VOD, cette maxime a volé en éclats, laissant des milliers de fans trop vieux pour porter des hoodies et des casquettes, sur le carreau.
Heureusement, le dandy californien Adrian Younge qui aime la vieille soul et le rap golden age autant que les vestes en tweed et dont le studio est en train de se transformer en clinique de jouvence pour vieilles gloires rap et nu soul (Bilal, Ali Shaheed Mohammad, Raphael Saadiq et les Souls of Mischief sont déjà passés sur le billard), s'est mis en tête de sauver le Wu Tang de lui-même.
Après un premier volet dont on a eu l'occasion de vous dire qu'il était le meilleur album de Ghostface depuis 2000, Adrian Younge - qui a des façons bien élégantes de tuer le père - a trouvé douze nouvelles raisons de mourir sans écouter une nouvelle prod de RZA : son nouvel album avec le plus prolixe et le moins sénile des rappeurs du Clan (qui a déjà sorti un album très honnête avec les jazzeux canadiens de BADBADNOTGOOD cette année), s'annonce tout aussi recommandable.
Twelve Reasons To Die II sort le 10 juillet sur Linear Labs. Adrian Younge et son groupe accompagneront le Wu Tang sur la scène du Zenith de Paris le 5 juillet (dans le cadre du festival Paris Hip Hop). Il passera par ailleurs des disques microsillon chez Walrus (34ter, rue de Dunkerque, Paris 10) la veille.
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de nos cookies afin de vous offrir une meilleure utilisation de ce site Internet.