DJ brillant et attachant, Mathew Jonson fait partie de cette étrange caste de héros techno dont l'oeuvre de producteur reste mystérieusement moins célébrée que l'activisme dans les soirées. L'oeuvre solo du Canadien ne manque pourtant pas d'anthems ni d'opus marquants: qui n'a jamais dodeliné sur la séquence trancey magique du dantesque "Marionette" ne sait pas vraiment de qui on parle.
Comme le dit autrement cette vieille bio, Jonson fait aussi partie des rares dealers de techno des noughties (il a commencé en 2001) dont la musique est reconnaissable en un instant. Elevé dans une Eden d'oscillateurs et de séquenceurs (son Papa lui aurait mis un synthé sous le nez alors qu'il n'avait que neuf ans), formé au solfège dans une fanfare, Jonson a à la fois le goût des harmonies bizarres et des séquences de notes qu'on fait muter en tournant les potards au hasard. Ni euphorique ni sombre à frémir, ni racole ni vraiment expérimentale, son oeuvre techno est surtout pleine d'humeurs et de couleurs. Un peu comme la vie, quoi.
Inédit total tombé des sessions interlopes à l'origine de Her Blurry Pictures, son très étrange et très réussi deuxième LP solo à venir début juin sur Crosstown Rebels, "Plastic Shapeship" ne déroge pas à la norme floue et zarbie de la maison. Construite autour d'un riff de house chords enlevé et un déhanchement de toms idéalement saccadé, c'est une merveilleuse bleeperie qui n'aurait (presque) pas dépareillé sur le catalogue Warp des premières années.
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