C'est une double friandise qu'on vous tend tendrement du bout de la main: le meilleur morceau de Decay, le troisième excellent et méchamment désolé album d'Efdemin, augmenté de 6 minutes et 33 secondes d'errances en tram dans le Berlin de 1990, c'est-à-dire juste après la chute du Mur, quand les rues étaient encore remplies de vide et de Trabant.
Résidant présentement à Kyōto, Phillip Sollmann a fait grand cas de l'influence de l'indolente ancienne capitale japonaise sur sa techno; en mars dernier, le clip de "The Meadow" présentait ainsi un joli travelogue en train local et en bus sans doute filmé pendant ses premières pérégrinations dans la ville. Et c'était dépaysant, mignon, ensoleillé, tout ce que vous voulez, mais ça tranchait surtout radicalement avec les images qu'on se figurait mentalement en écoutant les plages désolés du bien nommé Decay.
Celles tournées en Super 8 qu'on peut voir dans le clip de "Transducer" s'en approchent beaucoup plus. Hambourgeois de naissance, Berlinois de coeur, Sollmann fait en quelque sorte de la techno comme un Tennessean fait de la country music; rien de plus logique, donc, à ce que sa techno nous intéresse un peu plus que celle qui est produite au fin fond du Tennesse; rien de plus naturel surtout à ce qu'une ballade en tram dans les rues déliquescentes qui ont vu naître la techno européenne semble un peu plus appropriée pour l'illustrer qu'une escapade dans la forêt amazonienne.
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