Depuis la mort de Prince, ce qu’on a surtout retenu du génial démiurge pop a été sa capacité à vouloir à tout prix tout contrôler, de son nom de scène à ses productions jusqu’aux chorégraphies de ses clips, en passant bien évidemment par une mainmise totale sur tout ce qui touche à la composition ou à l’écriture des morceaux.
Un de ses premiers faits d’armes en la matière a d’ailleurs été de refuser des offres de maisons de disques au début de sa carrière car ces dernières refusaient de le laisser produire ses albums lui-même. Bien lui en a pris, car par la suite son apport au son et aux techniques de production s’est avéré révolutionnaire.
Mais son rapport tumultueux avec les labels n’a pas toujours été des plus concluants. Lorsqu’il choisit de changer de nom pour l’imprononçable logo du Love Symbol, la guerre est déclarée avec la Warner. À partir de ce moment-là, les liens l’unissant à la célèbre maison de disques se font plus qu’ombrageux, et l’idole apparaît régulièrement sur scène le visage marque du mot « slave » (esclave). Bonjour l’ambiance.
Ajoutons à cela sa défiance naturelle vis-à-vis d’Internet, son image de bad boy revêche et androgyne, loin, très loin de l’image que l’on peut se faire d’une star pop qui appellerait au consensus, et l’on se dit que le cas Prince aurait très bien pu ne pas dépasser le cercle d’initiés. Seulement, l’intransigeance et le jusqu’au-boutisme du Kid de Cincinnati semblent avoir indéniablement payé : aujourd’hui, il est l’un des artistes de pop les plus unanimement célébrés au monde.