Vous avez sans doute vu passer ça : The Jesus and Mary Chain en live chez Letterman en 1992, le bassiste de l'orchestre de l'émission qui détonne aux côté des têtes de croque morts sous héroïne des Écossais, et tout le monde de se fendre la poire face à cette erreur de casting monumentale. On ne sait pas si c'est une année maudite, ou tout simplement un enchainement accidentel de choix malencontreux, mais la même année, The Pixies se produisaient eux aussi chez Letterman.
Et devinez quoi ? Eux aussi ont bénéficié du traitement Letterman qui consiste à faire jouer le groupe invité avec l'orchestre de l'émission. Mais si la prestation de Jesus and Mary Chain avec le bassiste aux fringues pétaradantes se démarquait par son non sens total, celle des Pixies, groupe bien plus absurde, surréaliste et "compliqué" que la bande des frères Reid, s'en trouve presque sublimée par le même procédé. Il n'y a en tout cas pas d'image plus parlante que celle de Paul Shaffer, le leader du groupe maison de Letterman, se lancer dans un solo hispanisant (à 1min50 environ), l'air possédé et vêtu d'un gilet de garçon de café, tandis que son guitariste enchaine par une démonstration tout aussi toréador, puis enfin Frank Black de reprendre le morceau l'air de rien, pour mesurer le côté insaisissable, paradoxal et dérangé d'un des groupes américains les plus passionnants à avoir émergé de la Côte Est de la fin des années 80.
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