Depuis que le terme "porn gear" est apparu, on l'a bien compris: la musique synthétique est avant tout pas mal une histoire de force. Analogique compressée au maximum pour faire plus fort que le voisin, home studio pas loin de la chambre de James Franco dans Spring Breakers ("look at my shit bitch"), on en oublierait presque que sans maîtrise la force n'est rien. 

Je ne sais pas si c'est l'idée qui a prévalu au nouveau clip de  h ø r d, projet déjà défendu dans ces colonnes mais si ce n'est pas le cas, le hasard fait bien les choses. Difficile en effet de ne pas voir une analogie entre ces corps déformés par les hormones, les protéines synthétiques et l'effort et ces claviers, ces vocalises violentés et poussés au paroxysme de leurs possibilités par la technologie.

Skin tense est en tous cas un boulet de canon de synthwave charnelle et émue, dont la puissance de frappe renvoie davantage au retour glorieux de Arnaud Rebotini avec Music Components et à une certaine école nourrie aux moshpits et à la dramaturgie giallo qu'aux premiers efforts de Justice. 

Futures et la discographie de  h ø r d  sont disponibles sur Bandcamp. Il sera en concert le 22 novembre à l'Olympic Café.

Crédit photo: Amandine Pierne