On nous a invité, nous SLOSH, à aller jouer au FME, à Rouyn-Noranda, en Abitibi- Témiscamingue. Vous comprenez rien, je vous explique.


Le FME (Festival des Musiques Emergentes) est un festival de "musiques actuelles" (emoji vomi) qui a pour but de faire découvrir des nouveaux groupes canadiens à des professionnels français, et inversement, et ce depuis 2003. De fait, ça faisait un moment que tous les ans, au début du mois de septembre, un bon nombre de nos amis programmateurs de salles ou de festivals français repartaient à la conquête des terres québécoises, tels nos ancêtres y a déjà un moment de ça.

SLOSH - Weirdo

03:01

Ca a lieu à Rouyn-Noranda, une charmante bourgade de 40 000 habitants principalement barbus et portant des chemises à carreaux (d'après mes estimations non fondées) située à environ 700 km au nord-ouest de Montréal, dans la région d'Abitibi-Témiscamingue. C'est apparemment la capitale mondiale du cuivre, faites-en ce que vous voulez (mais pas des sashimis avec les poissons qu'on trouve dans ses lacs si vous voulez mon avis). Prenez des notes, on reviendra pas dessus.

30/08/2017


Après 7h40 de vol au-dessus d'un nid de poissons (principalement rythmées par des parties de Uno® de déglingo), nous arrivons enfin dans cette chouette ville de Montréal, accompagnés si vous avez bien suivi de quelques personnalités influentes dans le monde de qui-fait-des-concerts-où-en-france. (Pour la blague, Mark, Augustin et moi-même accompagnant pour le boulot des groupes de pop en tournée en France, on connaît tous ces gens là, mais ils ne savent pas qu'on vient en fait faire notre musique de punk cette fois-ci. On a donc droit aux éternelles questions de tournée à base de "t'es avec qui là ?", "c'est qui qui vous fait tourner en ce moment ?"). 
LE ROCK LA VIE.

 - Début de journée / fin de journée.
Début de journée / fin de journée.

On passe à l'hôtel vite fait, petit sauna+ quelques longueurs de piscine (le rock, encore une fois), et on va rejoindre notre manager qui est déjà en train de se mettre une gigantesque tôle / organiser notre séjour sur place (rayez les mentions inutiles). 


On en profite pour rencontrer Pierre, qui n'est autre que la personne qui a assez cru en nous pour nous faire venir jouer dans le festival dont il est un des principaux acteurs. Quiproquo de rencontre, il ne comprend pas directement qui on est et préfère nous chambrer sur les groupes avec lesquels on tourne pour le taf. Je me dis que ça lui fait cher la blague, mais peu importe. Il nous emmène voir un groupe de funk dans un bar pas loin, apparemment avec un gars qui aurait joué avec Michael Jackson (et surtout un bassiste qui pourrait se cacher dans le bus de Mass Hysteria sans éveiller aucun soupçon). C'est vachement bien, à mon grand étonnement, sans prétention, tout le monde joue extrêmement bien sans en rajouter, les gens dans le bar dansent et se frottent, superbe ambiance. Moi qui avait très peur de ce genre de "jam" rapport à ce qu'on en fait en France, j'en ressors très content et groovy, et oui.

 - Le funk Mass Hysteria.
Le funk Mass Hysteria.

31/08/2017


Le lendemain réveil très tôt pour aller chercher la voiture de loc, et bingo les 700 kilomètres qui nous séparent de Rouyn-Noranda. C'est très joli, on traverse quasi-exclusivement des réserves naturelles, donc plein de rivières qui "sentent le fucking saumon, man" d'après Mark-ee, des forêts magnifiques à perte de vue, des Mount Rushmore sans les horribles têtes des pères fondateurs, certainement quelques orignals cachés par-ci par-là bref, on s'ennuie pas les copains. Ca plus les maxi-parties de Uno, le trajet est un bonheur et on arrive à temps à destination avec un grand sourire et mal aux pattes.

 - Pas sur la photo : les fucking salmon, man.
Pas sur la photo : les fucking salmon, man.

On va chercher nos accred et tout le bordel, c'est le moment officiel où les groupes se checkent les uns les autres dans le bureau de prod, et c'est marrant parce qu'au Canada (tout au moins ici), tout le monde à l'air de jouer dans un groupe de hardcore un peu indé. Nos skillz de toise s'en trouvent tout décontenancés et on s'en va boire une bière en regardant un petit DJ set bien frais de La Mverte.


Après c'est préparation du show du soir, on joue avec Atsuko Chiba et Duchess Says, ça va être bien.


Le show est bien punk malgré la forte concentration de programmateurs, boss de festivals, derviches-tourneurs du spectacles,... et on s'amuse beaucoup. Augustin casse une corde de basse à cause de ses muscles sur-développés (*wink-wink les girls), je me casse la gueule sur scène, Mark se reçoit une bière sur la gueule et propose à la personne qui a fait ça de venir régler l'histoire sur scène (c'était moi, j'étais déjà là, on a réglé ça plus tard, sorry Mark-ee). Un chouette concert quoi.

Suite à ça, grosse séance de blabla/business/beuverie avec des gens avec pleins d'accents différents. On va voir Duchess Says avec Augustin, c'est toujours autant la classe sur scène. La chanteuse a des yeux qui discutent avec le Malin, elle se verse des bières sur la gueule, les gars derrière jouent sec et nerveux, tout fait plaisir à voir. On se barre au moment où elle fait se baisser les gens (non merci les squats-abdo- fessiers, non merci les anims de concerts, à part avec Dan Deacon à la limite).

 - Slosh, en action.
Slosh, en action.

On rentre ensuite au camp où on est sensés passer la nuit (je vous dis pas dormir, on va pas se mentir). On boit quelques coups avec les groupes qui dorment dans le même dortoir que nous, puis Augustin prend la bonne décision et va se coucher dans nos petits lits de camp. Je prend cette même décision un peu plus tard, et Mark prend la décision de ne pas décider. La sagesse est inversement proportionnelle à l'âge dans le rock semble-t'il.

01/09/2017


Comme toujours le retour est un peu moins marrant que l'aller. Pour tout vous dire, on ne joue même pas au Uno.


On arrive à Montréal plus ou moins dans les temps, juste à temps pour aller faire notre check-in dans l'hôtel le plus glauque-style de la planète, mais en plein centre de Montréal. Vieille moquette in-nettoyable des 80's : √ 

Tâches de sang sous les matelas : √ 

Portes pour la sortie de secours qui ferment avec le plus petit loquet du monde : √ Mille-pattes chelou dans la douche : √

 - Le mille-pattes chelou.
Le mille-pattes chelou.

02/09/2017


Le lendemain on est off, et puis c'est la fin de notre trip au Québec. Il faut aller acheter des cadeaux pour faire rire les copains (une poutine qui pète, un chapeau-binouse avec une feuille d'érable dessus, ce genre de choses), manger dans ce resto qu'un ami nous a conseillé, et puis après rendre la voiture, aller à l'aéroport, chialer un petit coup et puis. C'est. Tout. Merci le Québec, merci le FME, merci l'Abitibi-Témiscamingue, à tantôt.

 - A tantôt les québécosses.
A tantôt les québécosses.

(oui, on a refait quelques parties de Uno dans l'avion du retour)

Crédit photo : Ming WU / Slosh