S'il y en a qui semblent se soucier comme d'une guigne de la désormais éternelle "crise du disque", c'est bien les micro-labels qui pullulent depuis plusieurs années dans les cités de France et de Navarre. Malgré (ou un peu grâce, lorsqu'on y réfléchit) une perspective proche de zéro pour les jeunes gens qui les montent de faire de la marge sur leurs sorties, ils se permettent envers et contre tout (ou alors justement parce qu'ils ont très bien compris qu'il n'y aurait plus jamais d'enjeu financier dans le secteur, donc autant y aller à fond) de publier des disques jusqu'au-boutistes, risque-tout et téméraires en tous points.
Derniers intrépides en date, Maxime Barré et Lorenzo Targhetta, qui inaugurent leur label Population avec le nouvel album de Fusiller, membre d'Opéra Mort et créateur du label Tanzprocesz (très prisé en ces pages et à qui on doit pas moins que les premières sorties de Noir Boy George, Sida ou encore Sourdure). Beau symbole, lorsqu'on voit que l'homme représente un peu à travers ses nombreux projets une sorte de point cardinal (aussi bien géographique que musical) des scènes expérimentales, DIY et en France aujourd'hui. À l'occasion de la sortie du disque Architectures Décapitées & Amours Souterraines de Fusiller, deux longues plages de paysages industriels décharnés en écoute intégrale en bas d'article, on a demandé à Maxime Barré et Lorenzo Targhetta de nous présenter les 5 labels qui les ont influencés, histoire de montrer aux oreilles non averties qu'il existe bel et bien en France une généalogie de la musique hardie, et que celle-ci semble de plus en plus faire de petits dans nos contrées.
Maxime Barré : "Il y a environ 5 ans j’ai rencontré Lorenzo Targhetta à un concert de Sutcliffe Jügend aux Instants Chavirés. Depuis, au fil des discussions, nous avons décidé de monter un petit service de duplication de cassettes en vue de pouvoir se permettre d’éditer des disques. Nous avons chacun nos propres affinités, Lorenzo est pleinement dans les musiques électroniques les plus radicales et avant-gardistes, tandis que je suis plutôt engagé dans les scènes DIY en général, du post-punk à la noise. Le label affiche volontairement une ligne ouverte, qui se veut multimedia et hors-genre, et essaie de contextualiser les propositions à travers notamment la direction graphique et un discours essentiel."
Maxime
POLLY MAGGOO & ROYAL RECORDS
Polly Maggoo & Royal Records : ces deux labels, dirigés conjointement par Jacko (Volt) & Lili Z. (Volt, No-Talents, Chrome Reverse) sont pour moi deux références puisqu’ils ont toujours été à la pointe de différentes scènes, avec la sortie du premier Cheveu, une compilation de Brainbombs, l’introduction en France du renouveau post-punk DIY avec A-Frames et Factums. Rien que pour ces disques je leur serai éternellement reconnaissant. Je pourrais également citer le catalogue de SDZ ou Bruit Direct Disques, très inspirant également.
L'album Architectures Décapitées & Amours Souterraines de Fusiller est sorti le 11 janvier sur Population. Il s'écoute en entier ci-dessous et se commande ici :
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de nos cookies afin de vous offrir une meilleure utilisation de ce site Internet.