Hier soir, Daft Punk se produisait aux côtés de The Weeknd pour la cérémonie des Grammy Awards. Les deux Français (en costume de robots bien sûr) sont montés sur scène et ont allumé ce qu'on a pris pendant 40 secondes pour une de nos bonnes vieilles poubelles vertes en costume de soirée. Hommage appuyé à George Lucas, danse pataude évoquant vaguement Michael Jackson et surtout un titre qui sonne VRAIMENT comme un remix de Lionel Richie par Bruno Mars (qui n'était pas en reste ce soir là avec un tribute à un Prince qui n'en avait pas demandé tant) : cet assemblage visuel et musical typique d'une soirée club à la Clusaz ça nous a menés logiquement à une question.
Pourquoi attend-on encore quelque chose de Daft Punk ?
Pour s'être pris Homework en pleine face (et puis Discovery de manière un peu plus insidieuse ensuite), on a un peu de peine à voir les deux Parisiens repliés sur leur rôle de cameos de luxe qu'on tire d'un chapeau environ tous les trois ans. Un peu à la manière de Snoop Dog devenu le gros nounours défoncé qui fait coucou à la caméra dans les films de Seth Rogen, inviter les robots sur une scène ou un disque c'est l'assurance d'une vision futuriste qui brosse dans le sens du poil tous les millenials repliés sur leur complexe de Peter Pan.
Le problème, c'est que Daft Punk ressemble de plus en plus à la caricature paumée typique du showbiz qui se demande un peu ce qu'elle fait là - et nous avec, forcément. Et si leur dernier album en date, le monstrueux Random Access Memories, à défaut d'emporter l'adhésion, pouvait encore fédérer son lot d'exégèses un peu passionnées par son caractère duplice et les sentiments contrariés qu'il provoquait en nous, on est obligé d'admettre aujourd'hui qu'on ne trouve plus rien à sauver chez notre duo casqué, même en se forçant. C'était déjà un peu le cas avec leur performance-kermesse aux Grammys de 2014, ça l'est encore plus avec cette grosse guimauve même pas sucrée qu'on doit se farcir ici, qui en plus de nous rappeler à quel point la musique de The Weeknd est devenue horriblement chiante et insipide (vous vous rappelez l'époque où on fondait un peu des espoirs sur ce mec?), la cérémonie des Grammys ressemble bel et bien aujourd'hui à la foire à la saucisse (direction les Victoires de la Musique?) que boycottent Kanye West, Frank Ocean et... Justin Bieber - pour achever de vous en convaincre, il n'y a qu'à mater la performance ubuesque de Lady Gaga avec Metallica.
De pionnier de la musique électronique française à limonadier du show biz international, il n'y a donc qu'un pas pour Daft Punk : exactement celui qu'ont franchi sans problème leurs idoles, de George Lucas à Michael Jackson. Tout ça tombe peut-être totalement sous le sens au fond : il leur reste de jolies bande sons pour les bars de la rue de Lappe à écrire. Quant à nous, tout ça nous fait dire qu'il faudra bien un jour qu'on liquide notre adolescence.
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