Durant ses quatres années d’existence, le magazine anglais Soul Underground aura traqué sans relâche l’émergence des nouvelles cultures nées des musiques noires “traditionnelles”, à savoir le funk et la soul. Hip-hop, trip-hop, acid jazz, house, tous auront été repérés et commentés bien avant que le mainstream ne s’en empare.
C’est ce flair et cette passion pour des courants alors inconnus que compile Catch The Beat, dont l’éditeur, le site DJ History, propose un aperçu gratuit sous la forme d’un pdf de quarante pages téléchargeable ici.
Créé par deux collectionneurs obsessionnels de musique, David Lubitch et Darren Reynolds, la publication démarre modestement, sous la forme d’un fanzine.
Très vite, le succès arrive et la machine grossit, ce qui déplaît fortement à Reynolds, qui quitte l’aventure au bout de sept numéros. Seul aux commandes, Lubitch transforme le bricolage amateur des débuts en luxueux magazine.
La clé de la popularité de Soul Underground, et la raison même du culte dont il fait toujours l’objet, c’est le ton de ses articles.
A des années lumières de la chronique bateau et sans intérêt qui, déjà, fleurit dans les kiosques, Soul Underground se focalise sur le fond, l’Histoire ou les histoires, la dimension politique, sociale, voir philosophique de la musique. Décalé, provocateur parfois, le magazine passe du statut d’ovni à celui de référence en matière d’exigence, d’intelligence et de pertinence.
Interrompue par la perte de revenus publicitaires conséquents, son histoire fut courte (38 numéros seulement), mais intense et surtout productive, comme en témoigne l’épaisseur de Catch The Beat. Une chose est sûre: les quarante pages de preview donnent envie d’en lire plus.
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de nos cookies afin de vous offrir une meilleure utilisation de ce site Internet.