Donc l'autre jour vous lisiez Télérama sur votre tablette et au détour d'un article vous vous êtes rendu(e) compte que les algorithmes, ces petits calculs mathématiques qu'approximativement 0,3% de la population mondiale sont en mesure de capter, vous guidaient pour des trucs aussi banals que zoner sur l'internet ou au Monop' : outils de recherche en ligne, instruments financiers autonomes, data mining, marketing direct… Et pour les musiques électroniques, il y a ce truc qu'on appelle le live coding. "Algorave", kezako? En l'occurence, une scène de gros nerds qui pondent des beats avec des équations à 5 inconnues, placée au carrefour des cultures hackers, geeks et clubbing.
Mais c'est pas parce qu'on se shoote au thé vert qu'on fait les choses à moitié. Biberronée aux premiers outils de live coding conçus à l'aube des années 2000, la joyeuse bande de nerds s'est depuis lors attelée à produire des sons à partir de langages mathématiques complexes. Et cela sans passer par des logiciels de musique aux horizons périmètrés par ceux qui les construisent, mais en bidouillant une tripotée d'outils plus ou moins connus, plus ou moins open source, du genre qu'on citait allègrement dans les articles sur l'electronica à la fin des années 90 (MAX/MSP, Super_Collider, Puredata...) Du coup, ce trip là en live sonne pas mal comme une grosse cacophonie improvisée avec des séquences de code projetées aux murs, beaucoup de glitches et des polyrythmies toutes pétées. On vous glisse au passage qu'on trouve parmis ces gars là une foule de chercheurs britanniques qui travaille régulièrement avec Squarepusher et qui fonde ses premières institutions avec algorave ou Toplap.
On vous avoue aussi qu'on ne capte pas encore exactement où ces gens étranges veulent en venir, mais on les trouve quand même vachement marrants. Surtout quand ils étayent leurs expérimentations avec des éclairages académico-déglingos - "altération des frontières du paradigme acoustique", "sons produits pas l'émission de conditionnels successifs" - et prennent les même pseudos de bots qu'Aphex Twin (Meta-eX et son copain Section_9 par exemple). Et d'après les vidéos, le live coding semble bel et bien appâter des meutes de jeunes plus funky que ceux qui génèrent les lignes de codes : c'est pas pour rien qu'algorave et Toplap ont récemment attiré les égards de Wired et Dazed. On vous en laisse un bref aperçu juste là, et on en reparle dès qu'on reçoit des nouvelles probantes et un peu excitantes de cette bande de cyberzazous
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