Cette semaine a lieu la 16ème édition du Lausanne Underground Film & Music Festival. On se concentrera ici sur la partie musicale de la programmation - bien qu'il y ait beaucoup de choses à dire sur la sélection de films à l'affiche de cette édition - avec des performances décomposées, déstructurées, field-recordées ou pour reprendre les termes du directeur artistique du LUFF "un line up (...) à perfor(m)er au lance-flamme". De Klara et Graham Lewis à Klein ou Sam Kidel, l'équipe a invité des performers radicaux qui remettent en question les pratiques et les formes de la musique d'aujourd'hui à coups de bêlier bruitistes, de nappes ambiantes et de hurlements stridents. Un medley et 5 morceaux sélectionnés par les organisateurs pour préciser leur intention ci-dessous. 

Klara Lewis & Graham Lewis

Un père et sa fille dans deux univers sonores hermétiques et abstraits. C’est la rencontre d’une légende du post-punk et de sa fille, étoile montante de la musique électronique, pour la première fois réunis sur scène lors d’une performance au goût de transmission artistique intergénérationnelle. Un film audacieux pour les oreilles !

Klein

R’n’b, hip-hop & électronique plongent le public dans une brume à peine perceptible bercée par des boucles lontaines de piano. Fraîchement signée sur Hyperdub, Klein est la première surprise par l’attention soudaine que lui porte les musiques électroniques. Paradoxal vous avez dit ? Inouï !

Kutin / Kindlinger
Un duo viennois mystérieux et invisible dont la présence est occultée par un
dispositif complexe d’écrans sonorisés et de fumée. On ne voit rien ou presque, on
ressent beaucoup. Si vous vous étiez toujours demandé le bruit que faisait l’impact
de balles sur des vitres pare-balles, ça fait ça :

Dale Cornish & Phil Julian

Quelques part entre Whitehouse, les Pet Shop Boys, Suicide et Sleaford Mods. Une pop minimaliste et viscérale par le maître anglais des fuzz et autres fissures, j’ai nommé Phil Julian. Accompagné des sarcasmes hurlés de Dale Cornish, ils ont brisé la pop de sons étranges, beuglements et autres sonorités pétées. Une pépite destroy signée sur Entracte, rien que ça.

Sam Kidel

Avec Disruptive Muzak, Sam Kidel manipule la musique d’acenseur et inverse les rapports de force. À coup d’ambiant et nappes lunaires, Kidel assomme ses interlocuteurs, hotlines et autres services étatiques téléphoniques pour reprendre le pouvoir : I can’t hear anybody, is anybody there ? All I can hear is background noise…

Toutes les dates, les lieux et la programmation sont disponibles sur le site du LUFF. 

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