Il est vraisemblable que, parmi les lecteurs de The Drone, se trouvent des amateurs de vinyle. Après tout, c’est formidable, le vinyle. L’on peut écouter les disques de Steve Albini religieusement en se persuadant que, oui, le Maître avait raison, tout est plus beau en analogique. L’on peut épater ses amis en brandissant des vieilleries qui ont étonnamment survécu à un séjour prolongé dans le grenier de papa et maman. Bref, le vinyle est un instrument de supériorité culturelle indéniable. Cela, les gens du blog Variété Underground l’ont bien compris.
Ces bienfaiteurs ont rassemblé une impressionnante collection de 7” d’horizons divers, qui témoignent d’une histoire méconnue de la musique, le versant obscur de la variété. On y découvre toute une série de chanteurs de charme qui n’ont jamais charmé personne, des enfants-stars qui n’ont jamais atteint la célébrité, du rock’n roll chauvin, des crooners toulonnais. Variété Underground les tire tous de leur anonymat et propose d’écouter des extraits en mp3.
On y apprend aussi que le 45 tours fut un médium promotionnel de choix. L’industrie automobile, notamment, semble en avoir été friande. “Fuego, Fuego coupé / Du nouveau chez Renault”, chantait ainsi Richard Lord à la gloire de la fameuse Renault Fuego, la “Porsche française”. Le support a également été utilisé dans le combat syndical. Les ouvriers de l’horloger Lip, en 1973, se sont ainsi fendus d’un disque pour défendre leur usine de Besançon.
Mais le disque devait aussi édifier les foules, comme l’atteste ce disque barré de la mention “la prévention, c’est l’affaire de tous” et dont le texte figurant sur la pochette est signé par un certain Gérard d’Andrea, commissaire de police. On notera, dans le domaine pédagogique, le fabuleux Eczéma, un 45 tours à destination des dermatologues qui contient une description fort précise de la pathologie et dont on évitera la pochette à l’approche des repas.
Le tableau ne serait pas complet sans évoquer les disques érotiques dénichés par Variété Underground. On recommandera à cet égard La Verge de Satan, qui ressemble à s’y méprendre à la bande sonore d’un film pornographique, avec un souci de la précision orale particulièrement appuyé.
Quelques uns de ces joyaux perdus :
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