Sur le refrain de "Syzygy" Laurel Halo chante I said get up, I said it's time for love. Et c'est précisément l'effet que nous fait son nouvel album à paraître après-demain via Hyperdub. Ne faites pas erreur, Dust ne nous évoque pas l'amour des jeunes gens naïfs et plein d'illusions prêts à tomber, mais celui de ceux qui ont déjà vécu quelques histoires pas évidentes, faites à parts égales de joie, d'angoisse, et d'envie de plaire, quitte à tricher un peu.
Très loin de son dernier LP Chances of Rain, Halo fait avec Dust une collection de pop-songs intelligemment construites, qui vont parfois chercher du côté des sonorités de la house new-yorkaise 90's, évoquent à d'autres moments les mélodies chaleureuses mais étrangement désincarnées de Mathew Herbert période Around The House et n'ont pas peur de se colleter avec le jazz libre et les tempos apathiques, mais en prenant toujours garde d'éviter la vraie sortie de route.
Clair-obscur permanent, sur Dust chaque saillie d'optimisme est suivie par un constat ironique, mais chaque morceau vraiment sombre ("Who Won") trouve son contre point lumineux dans celui d'après, à chaque boucle downtempo répond un hi-hat disco en double croche.
Complexe, multiple, peut-être un peu trop (bien) référencé pour être tout à fait honnête, Dust est un slow-burner plein de méandres et de questions qu'on vous invite à écouter plus d'une fois avant de le décréter bon ou mauvais. Ce qui est en soi un signe que la productrice a mené à bien sa mission.
Dust est déjà disponible via le Bandcamp de Laurel Hallo.