Chef d'oeuvre est un mot interdit dans ces colonnes. Mais dès qu'on met appuie "play" sur The Great Cessation de Yob difficile de calmer ses ardeurs. A classer pas loin du Dopesmoker de Sleep, ce 5e album des chevelus de Eugene, Oregon coche toutes les cases du rock lent, crasseux et violent qu'on qualifie par facilité wikipedia de "doom".
Seulement voilà, cet album ne s'en tient pas là et pousse le curseur encore plus loin, titillant des phases psychées, des sonorités plus sludge que la plus sludge de tes copines et ne se cachant ni de ses amours 70's (Sabbath, Pentagram, ce genre de trucs intouchables) ni de penchants pour un certain hardcore métallique.
Composé après un break prématuré en 2006, cet album permet à Yob de prendre une place méritée dans une scène metal en pleine mutation. Fini les squats et les caves sordides devant 50 pelés et peu de tondus, le trio croise la route d'Orange Goblin et Electric Wizard, et surfe sur un intérêt tout nouveau pour la musique lente jouée à balle et à 50 db. On dit merci à Sunno))) et au come back de Neurosis? Je sais pas et je m'en fous.
The Great Cessation de Yob ressort le 8 décembre en version remasterisée chez Relapse et augmentée de deux bonus tracks, présentes jusqu'ici uniquement sur la version vinyle initiale sortie en 2009.