On le dit peu, mais Pharrell Williams et Chad Hugo ont mis du temps à prouver qu’ils avaient raison de se croire meilleurs que les autres. Si leur premier groupe avec Timbaland en 90-91 s’appelait S.B.I pour « Surrounded by Idiots », les prods signées The Neptunes avant 99, année du Kaleidoscope de Kelis, sont loin d’être inoubliables.
On peut même avancer que le vrai déclic a eu lieu en 2001 (dix ans après leurs débuts) avec "I'm a Slave 4 U" de Britney Spears, qui fait depuis office de manuel pour qui veut reproduire la « formule Neptunes » (y compris et surtout eux-mêmes) et la sortie du premier album de N.E.R.D, In Search of..., dans sa version « électronique » réservée au marché européen (la version « rock » mondiale étant parue en 2002, bizarrerie qui montre que leur bankabilité n’étaient pas encore consacrée). Depuis, il y a une coïncidence presque magique entre la pertinence de leurs prods et les hésitations projetées dans les albums de N.E.R.D. Ce « pop-funk-rock-rap-band » n’est pas juste le side-project récréatif où ils viennent bœufer pour se rappeler qu’ils sont de vrais musiciens, c’est aussi le labo où ils testent leurs idées, expérimentent leurs mélanges, prennent des risques rares pour des hitmakers multimillionnaires.