Toujours fan du new-yorkais Morgan Geist et toujours fiers de tous les disques qu'on a de lui à la maison, on était mystérieusement passés à côté de l' annonce de ce nouveau maxi sous son nom du boss d'Environ. C'est d'autant plus étrange que la série increvable des Metro Area mis à part (rappelons que Geist est la moitié du fameux duo post-disco avec Darshan Jesrani), c'est toujours les disques signés sans chichi qu'on préfère chez l'Américain : ses maxis de techno maniaco-esthète sur Metamorphic, son premier album de deep house au cordeau sur Clear, son magnifique manifeste autobiographique Double Night Time. Ici débarrassé des vélléités commerciales de Storm Queen (dont le succès inattendu de "Look Right Through" va sans doute lui permettre de se payer des pâtes bio du Piémont pendant au mois 10 ans) ou du projet neo-freestyle The Galleria, Geist revient à ses merveilleux démons et au programme étonnamment fertile qu'il s'est fixé il y a une quinzaine d'années : imaginer une jonction directe entre le Detroit funky et bouillonnant d'avant la création du mot "techno" et le creuset new-yorkais de la première moitié des années 80. Titré en référence aux grands projets architecturaux qui pullulent en temps de crise pour siphonner des capitaux mais élaborés sur "des petites boîtes à rythmes sans valeur et quelques vieux synthés oubliés", ce quatre-tracks feuilleté et merveilleusement réalisé fait ce que tout projet musical digne de ce nom devrait faire : voir les choses en grand avec pas grand chose. Ça vient de sortir sur Environ, ça s'écoute en entier sur Bandcamp et on veut bien les tips des lecteurs pour l'acheter en physique sans faire appel à un facteur.
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