Un disque de stoner bordelais, c’est un peu comme un Kig Ha Farz au Japon, sur le papier c’est pas super vendeur, et ça paraît compliqué à faire. Pourtant, trois Girondins, Julien Pras, Jimmy Kinast, et Benoît Busser viennent de réussir l’exercice. Et pour le faire, ils n’ont pas lésiné sur les moyens!
Non contents d’être déjà bien actifs en coulisses de, et sur la scène bordelaise (dans le désordre: Alba Lua, Calc, Victory Hall, ou plus anciennement Pueblo Canyon…), les trois membres de Mars Red Sky décident en septembre 2009 de partir défier les rocheuses espagnoles en plein coeur du désert des Bardenas Reales (sans trop chercher la comparaison, c’est un peu notre Grand Canyon européen, mais sans le Canyon). But de l’opération: réussir à toucher du doigt et à coucher sur bandes ce son unique, à la fois burné et aérien, dont les célèbres transes sous rabla qu’il a inspiré à la fin 90′s, lui ont valu le sobriquet de Stoner.
Rencardés par un convoyeur de fonds de la région bordelaise, également auteur de deux bouquins sur ledit désert espagnol, nos trois bédouins du sud-ouest réussissent à se faire prêter une cabane au coeur de ce no man’s land ibérique, par un éleveur de chevaux! Avec eux, une batterie/basse/guitare, quelques canettes de fayots, et un studio mobile, dont le branchement nécessite de refaire une partie de l’installation électrique (pas de prise terre dans la cahutte de Tom Sawyer…). A raison de quelques heures de sommeil par nuit, et bercé par le passage quotidien d’un berger et de ses moutons (véridique!), Jimmy, Benoît, et Julien passent ainsi cinq jours et cinq nuits (comme dans le film de Fonseca), reclus, créant peu à peu, cette atmosphère contemplative et lancinante, qu’aucun booth d’enregistrement citadin et digne de ce nom n’aurait pu sortir.
De sa petite semaine sous les étoiles, le groupe en tirent une série de photos haut perchée, un clip pas psyché des vers, et ce disque à la chimie parfaite, dont les 7 titres n’ont rien à envier aux Desert Sessions organisées 14 ans plus tôt par Josh Homme de Queen of The Stone Age (dans le désert californien de Joshua Tree), ou aux figures historiques du genre que sont Fu Manchu ou l’inévitable Kyuss. Mieux que ça, Mars Red Sky dépoussière un style qui a souvent une tendance irritante à négliger sa barbe et à faire de la pub à Ray Ban, et me fait penser qu’ils auraient eu largement leur place sous la tente de TeePee Records (une autre fine oreille amatrice de lourdeurs soniques) cette année à Austin.
Le groupe sera de passage par Paris mercredi prochain (le 13 avril, donc), en compagnie d’Earth, au Nouveau Casino( 19:30 pétante!). Comme vous l’avez sans doute pressenti, The Drone s’associe pleinement à l’évènement en vous proposant de vous y inviter. Pour cela, comme d’habitude, une seule méthode: soyez parmi les premiers à shooter un mail à concours@the-drone.com.
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