Les Olivensteins

Les Olivensteins n’auront jamais connu le succès qu’ils méritaient. Véritable groupe punk français, à des kilomètres des pauvres resucées des Pistols qui ont pullulé chez nous entre la toute fin des 70′s et le début des 80′s, ces Rouennais, potes des mythiques Dogs, avaient réussi à s’approprier le son anglo-saxon sans avoir l’air de suiveurs.

Formé en 1978, autour du magasin de disques culte de Rouen Mélodies Massacre (situé rue Massacre, à côté de ce qui est aujourd’hui la place Dominique-Laboubée), le groupe est impulsé par deux frères, Eric et Gilles Tandy.

Le premier sera le parolier, auteur de textes foutrement bien torchés, aux titres évocateurs (Patrick Henry Est Innocent, Pétain, Darlan, C’était L’Bon Temps), le second sera le chanteur, nasillard, parfois incompréhensible, mais toujours pertinent.

Le nom du projet est inspiré par le patronyme du Docteur Claude Olievenstein, le “psy des toxicos”, pourfendeur du mouvement punk qu’Eric aperçoit un soir au Gibus, en plein concert de Johnny Thunders. Le bon docteur goûtera assez moyennement à la blague, et fera même son possible pour faire interdire un concert du groupe au Palace, en première partie de Stiff Little Fingers.

De sa courte vie – le groupe se saborde en janvier 1980, ne se voyant pas vraiment d’avenir et se sentant peu en phase avec l’émergence du mouvement punk à chien, auquel il préfère The Fall et Swell Maps – il n’était resté que l’unique 45-tours sorti en 1979, devenu depuis un objet de collection. Heureusement, nos camarades de Born Bad veillent au grain et viennent d’éditer une compilation éponyme reprenant les rares enregistrements du groupe, dont nous vous proposons cinq extraits ci-dessous.

Au menu, les trois titres du fameux EP, assortis des cradingues mais brillants Je Hais Les Fils de Riches et Patrick Henry Est Innocent.

Allez, tous en choeur: “Patrick Henry est innocent, il aime les enfants!“