Un début de semaine avec pluie, vent et soleil peut tout à fait gagner à l’écoute du nouveau projet du batteur toulousain Gabriel Hibert (après Peindre et ne rien foutre en 2014 et Désenvoûtement en 2015). Sur Abducté, sorti le 15 octobre en vinyle et digital chez Atypeek music (et une poignée d’autres labels : Tandori Records, Who’s brain records, Cheap satanism, Permafrost, Econore, KdB Records), le percussionniste laisse dériver son expé-math-noise rock et croise dans des eaux hallucinées encore plus incertaines ; s’y télescopent allègrement breaks de batterie crades à la Lightning Bolt et envolées de réverb’ sidérales et poussiéreuses.
Bien calé derrière ses futs, le bonhomme génère en solitaire des zones saturées de spectres, boucles mélancoliques, nuages de distorsion, pianos perdus au cœur du pandémonium. Ça donne neuf titres bien intenses et bouillonnants, méditation convulsive qui égrène et martèle samples et synthés slow motion dans sa litanie de percussions.
One man band tourné vers le ciel, le toulousain arpente sans relâche les terroirs indus les plus physiques, lancé à la poursuite de la lumière dans la brume dense de ses obsessions. L’album, qui se constitue dans cet écart, n’en perd jamais sa cohérence. Proche ou lointain, chaud et froid, sucré salé, clean dégueu, lisse rugueux, mort vivant, clair-obscur, joyeux triste ; pourquoi choisir si ça fonctionne ?
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