Jamaïque, début des années 60. Dans le cadre de grands travaux d'ingénierie civile, de nombreux ouvriers japonais sont présents sur le sol de l'île carribéenne. De cette présence aujourd'hui totalement oubliée est né un standard ska repris à de nombreuses occasions, "Ringo Oiwake", originalement un morceau de Hibari Misora, vedette adolescente du Enka - la pop japonaise 50's, rétro et mélancolique - repris et réarrangé à la jamaïcaine par les Skatalites.
C'est de ce lointain ancêtre que descend Karma No Kusari ("la chaîne du karma" en français), l'album de la musicienne Kiki Hitomi, connue jusqu'ici pour son travail au sein du trio dubstep (au bon sens du terme) King Midas Sound aux côtés du producteur Kevin Martin et du poète Roger Robinson. Du reggae et du enka elle retient les profondes similitudes, les progressions d'accords mineurs, les rythmes ralentis, l'usage semblable des guitares et des batteries : "La technique de chant d'Horace Andy est exactement la même que celle des chanteurs Enka, cette façon de chanter par la gorge" déclare-t-elle dans un entretien à Fact Mag.
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