La dernière fois qu'on vous a parlé de Judah Warsky, c'était pour évoquer la sortie à venir de Bruxelles via le singulier manifeste qui lui sert d'ouverture, "Bruxelles, Capitale de l'Europe". Emballé par l'optimisme et le premier degré de ce petit hymne pacifique et technophile, on y devinait au premier plan par la silhouette de l'Atomium, ses sphères en acier trempé et ses promesses de nouvelle utopie pour la nouvelle humanité. Puis quelques temps plus tard, on a eu Bruxelles en entier et on a découvert que l'ouverture était plus un avant-propos général sur la capitale belge (et l'Europe [et le Monde]) et que l'album avait plein d'autres cordes à son arc et de pentes à nous faire dévaler.
Ainsi si "Think of Me" était un endroit à Bruxelles, ça serait sans doute le quartier de Molenbeek-Saint-Jean, sorte de Barbès bruxellois connu pour ses échoppes, son marché et sa population largement "allochtone" (dixit wikipedia, hein). Illustrée par un chouette clip façon peplum en papier mâché (réalisé par nos collègues de Kidam, tarbouche bas les gars), cette jolie décharge d'exotica psychédélique pas très éloignée de ce que proposent les fadas de Moodoid avait pour seul défaut celui de n'assumer qu'à moitié son orientation kitsch et orientaliste. De fait, elle attendait son remix d'Acid Arab et un solo de synthé façon charmeur de serpent pour nous faire asser de l'autre côté: on se régale donc sans ambages de ces 4 minutes sobres et plutôt très bien senties, où la voix de Warsky déroule les mots en volutes de patchouli comme autrefois celle de John Lennon sur les reliefs kaleidoscopiques de "Tomorrow Never Knows"
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