Le premier à s'être extirpé des méandres de cette exotico-gwada-house dont Teki Latex a un jour décidé d'être l'ambassadeur en France, c'est Bambounou. Peut-être conscient que ses anciens choix artistiques n'avaient à lui offrir qu'un public de clubs de province prêt à danser tous les week-ends sur des remixes de La Chenille, le jeune producteur, au demeurant très talentueux, a fait de la meilleure musique, et puis il a joué au Berghain. Virage bien négocié. Le deuxième chez qui on sent pointer l'envie de ne pas passer sa vie à sampler des rythmes de batucada, c'est French Fries aka Valentino Canzani, qui lui aussi revient de loin.
Dès son single Yo Vogue, aux forts accents ghetto house et sorti l'an dernier sur Dirtybird, on a détecté chez French Fries la volonté de mettre ses talents de jeune nerd (la rumeur dit qu'Ableton n'a plus de secret pour lui depuis qu'il a 15 ans) au service d'une dance music un peu plus classe et racée que celle promue par les Sound Pellegrino et autres Youngunz depuis la fin de la dernière décennie. Tout naturellement donc, le petit Valentino s'est détourné des modes passagères du club à néons multicolores de la rue Montmartre pour lorgner du côté des pères fondateurs de Detroit et Chicago, une remise à niveau historique que le petit texte descriptif de son dernier EP ne manque pas de faire remarquer (à lire sur son Soundcloud). Justement, ce disque, paru tout récemment sur Clek Clek Boom, le label de Jean Nipon (lui aussi abandonne ni vu ni connu le quatrième degré de la Latin House), ne souffre d'aucune faute de goût et est plutôt super bien produit. Ca s'appelle Everything et ça laisse présager des jours meilleurs pour les adeptes des bonnets à revers et des chemises tie and die.
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