A tous ceux qui se demandent - ils n'ont pas tort de le faire - où peut aller le renouveau psyché maintenant que ses groupes ont tout dit et redit 100 fois, la bande de l'original Timo Kaukolampi ne cesse depuis 6 ans de proposer postulats, hybridations, dérives vers les marges: retour aux sources motorik sur K-X-P, rencontres avec le moi romantique sur II, dérives (proto) techno (rock) sur History of Techno... En vain il faut croire, puisque les clones de Spacemen 3 continuent à tenir le haut du pavé (et des affiches des festivals dédiés) et à diluer le LSD avec leurs mauvais reflexes et leurs riffs épuisants.
Pour cet étrangement titré III (Part One), le Finlandais redoublent donc d'efforts pour lâcher le troupeau et tenter, encore une fois, de nous faire apercevoir la lueur d'un ailleurs. Proposition inédite qu'on aurait été moins surpris de digguer dans la disco dingo de leurs compatriotes dingos de Circle, III (Part One) propose un krautrock dont les rouages d'acier ont été remplacés par des rondins de bois de sapin, dont les moteurs tournent au feu de Wotan plutôt qu'au diesel des Emirats, dont l'étonnante mélancolie post-romantique surtout nous renvoie plus volontiers aux grands disques de metal pastoral dont la Scandinavie en général et la Finlande en particulier se sont fait une spécialité (qui connaît Wyrd?) qu'aux diverses bêtises apparues dans le tourbillon neo-psyché des années 2000.
A la fois plus pop et plus planant que tous ses prédécesseurs réunis, III est un disque de synth rock viril et dépressif à la fois, dont les séquences répétitives et les trompettes guerrières donnent simultanément envie d'observer les étoiles allongé dans la neige en pensant au futur de l'humanité que d'aller courser l'ourse brun des les forêts de Kaïnu. Avis à ceux qui n'ont jamais vu K-X-P sur scène (son élément), le groupe sera de passage à Paris le 24 avril au Social Club.
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