Lorsqu’un groupe s’appelle Cult of Youth et qu’il intitule ses morceaux Baphomet, Final Myth, Monster et Lorelei le premier réflexe (préjudiciable certes, mais avant tout humain), est de songer aux deux options qui s’offrent à vous: métal-folklorique option pentacle, ou néo-folk un poil tendancieuse mais-tout-ça-c’est-que-du-spectacle-en-vrai-c’est-pas-des-nazis. Bingo pour la seconde en ce qui nous concerne, et la sortie du clip de Pole Star permet d’approfondir un peu la question.

On ne va pas se lancer dans les considérations sémantiques qui ne manqueront pas d’accompagner tout commentaire sur le groupe s’il rencontre un petit succès – pour ceux qui l’ignoreraient, le “Culte de la Jeunesse” est l’une des grandes caractéristiques partagées par l’ensemble des totalitarismes européens du XXe siècle -, mais plutôt nous concentrer sur les faits.

Cult of Youth ne s’est point formé à Silsbury Hill, lors de la grande messe druidique du solstice d’été, mais à Brooklyn, tout simplement. Alez savoir, ce sont peut être les prémices de l’émergence d’une frange pagano-chelou chez les hipsters à moustache, si ça se trouve.

L’architecte du groupe est Sean Ragon, déjà croisé chez Love as Laughter, voire derrière le comptoir de sa boutique de disques new yorkaise Heaven Street (oui, comme le célèbre album de Death In June, étonnant non?). Parmi ses partners in crime on retrouve notamment Christiana Key, la violoniste de Zola Jesus.

Le titre Pole Star reflète plutôt bien l’esprit du groupe, et celui de son album éponyme, sorti il y a peu: un mélange de dark folk, de musique de western et de violon façon Festival Interceltique de Lorient, le tout étant surmonté par la voix caverneuse de l’ami Sean. C’est signé chez Sacred Bones Records, label au catalogue déjà fort sympathique (Zola Jesus, Effi Briest ou encore Moon Duo).

Quant au clip – réalisé par le bassiste du groupe, Micki Pellerano – , c’est une chouette vidéo, bien noire (et blanche) où Cult of Youth y met tout son cœur.

Le vrai.

L’organe, quoi.