Donc si vous êtes comme nous, des vieux alt. kids sur le retour, vous avez forcément remarqué cette étrange tendance au passéisme indie, endeuillé d'un underground désormais trop visible pour en mériter l'étiquette. Là-dedans, il y a certainement un peu de frustration, un peu de déception de voir nos petits bijoux d'exclusivité glisser entre nos doigts et s'évaporer dans le bureau du CEO de Domino. Et aussi le constat amer d'un marché de l'indie dont les gentilles sucreries pseudo-dissonantes servent de cuve à nouveaux codes esthétiques pour les multinationales de la culture de masse.
On ne vas pas mordre sur les plates bandes des cultural studies, mais à défaut d'être un phénomène vraiment récent, il est peut-être simplement devenu plus rapide et plus visible. Tout ça pour vous dire qu'il est un peu trop commode de faire (comme nous) la moue et de se vautrer dans une carence de curiosité, affermie par la confortable impression d'avoir fait le tour de la question.
La preuve avec Magiks Markers, trio punk-noise pas mal prolifique du Connecticut, qui prépare un nouvel album après un hiatus de 4 ans. Et ils ont beau avoir désormais une belle visibilité - travailler avec Lee Ranaldo, sortir chez Drag City, se faire chapeauter par Thurston Moore - leur musique n'a rien perdu de sa bête cacophonie. Et de se réinventer presque à chaque album dans la surprise et le bizarre. Le morceau qu'on vous sert ici - extrait de Surrender To The Fantasy qui sortira le 19 novembre - a les formes du vandalisme punk et dissonant, court comme un morceau de flemmards, simple comme de la musique de débiles. Tant qu'il y aura dans le monde des groupes comme eux, l'indie rock voudra encore un tout petit peu dire quelque chose.
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