"C'est un genre de musique qui se chante. Le genre que l'on arrive pas vraiment à chanter. Celle qui peut fasciner les vagues. Fantômes, tremblements de terre, vinyles, imprimés sur écran." C'est ainsi qu'Atelier Ciseaux, le label du défricheur Rémi Lafitte veut se présenter ; entre onirisme, spontanéité et un goût affirmé pour une approche DIY de la musique, de sa conception à sa distribution. Avec à son catalogue des artistes français, montréalais ou californiens Ateliers Ciseaux trace son sillon sur le versant lofi de la pop contemporaine sans jamais verser dans le faux vintage revu et corrigé sous protools et photoshop. Définitivement plus Buffalo 66 de Vincent Gallo que Super 8 de JJ Abrams. Revue en huit titres des huit ans du label.
François Virot Yes Or No (16 Octobre 2008, 33 tours)
Jeans Wilder/ Best Coast « split » (18 Janvier 2010, 45 tours)
"Ce disque représente une époque, celle où Myspace était encore (plus pour très longtemps !) une révolution. Tout s’est fait relativement vite et en quelques mails... J’avais découvert Jeans Wilder sur le réseau et je lui avais proposé de sortir un split 45 tours. On avait pensé à Best Coast, Peaking Lights, etc. pour l’autre face. Il était super emballé par l’idée, puis silence radio, plus de nouvelles pendant quelques jours. Finalement, un matin j’ai reçu un message me disant qu’il revenait de Los Angeles et que Bethany (Best Coast) était partante ! Les morceaux étaient déjà dans ma boite mail ! Ce disque, le premier d’une série de splits, nous a permis de sortir de notre quartier. On a eu beaucoup de retours d’un peu partout dans le monde, il y avait quelque chose de très excitant. Ce split, c’est 2 titres de pop fantôme super lofi, une espèce de lettre d'amour adressée à la Californie."
Mount Eerie « To the ground » (10 Avril 2012, 45 tours)
"Mount Eerie, c’est le projet du grand monsieur Phil Elverum qui jouait auparavant dans le groupe mythique The Microphones (Karl Blau, Mirah, Calvin Johnson, etc.) J’ai beaucoup écouté sa musique et j’ai souvent imaginé/ espéré sortir un disque avec lui. Vu qu’il a son propre label, je me suis longtemps dit qu’il y avait peu de chance que cela puisse se faire. Un soir de novembre, je me suis enfin décidé à lui envoyer un long mail pour lui parler de mon envie de faire un 45 tours. Pour être honnête, je n’y croyais pas vraiment mais je ne voulais pas avoir de regrets. Quelques semaines plus tard, 3 pour être exact, il m’a répondu pour me dire qu’il était partant et qu’il allait m’envoyer dès morceaux dès que possible. Et... il a tenu parole ! C’est un chouette 45 tours qui marque son retour à quelque chose de plus lofi. Pour fêter ça, à l’époque on avait demandé à toutes les personnes qui l’avaient commandé via notre site de nous donner des nouvelles du disque en nous envoyant une photo. Ca se visionne par là !"
TOPS « Tender Opposites » (K7 en février 2012, réédité en vinyle en mai 2012)
"Ah Montréal ! Il a fallu que je quitte la ville (après quasi 3 ans) pour commencer à sortir des groupes locaux. Il y a tellement de chouettes projets qui émergent de là-bas. L’énergie est assez inspirante ! TOPS a donc été le premier groupe montréalais sur notre étiquette. Suivront Police des Moeurs, Essaie Pas, Vesuvio Solo et Moss Lime. D’après mon vinyle de cristal, la liste ne devrait pas s’arrêter là. Coup de coeur immédiat pour la pop mélodique et mélancolique du quatuor. Nous l’avons, dans un premier temps, sorti en K7 pour l’Europe (chez Arbutus pour le reste du monde) puis réédité quelques mois plus tard en vinyle. Même si on ne choisit pas de sortir un disque en fonction de sa localisation, je suis très attentivement ce qui se passe là-bas, c’est sans doute un moyen pour moi de préserver un lien avec cette ville que j’apprécie tant."
Police Des Moeurs « Les Mécanismes de la culpabilité » (30 Mai 2013, 33 tours)
"L’histoire de ce disque est quasi celle d’un roman d’anticipation. Avec Francis de PDM nous nous sommes rencontrés virtuellement grâce encore à Myspace. A l’époque, ni le label ni le groupe n’existaient. Nos échanges ont débutés lorsqu’il est tombé sur la page d’un faux groupe que j’avais créé. Nous sommes restés en contact et nous nous sommes rencontrés à Montréal quelques années plus tard. Lorsque j’ai découvert son nouveau projet, PDM, je lui ai rapidement proposé de sortir quelque chose. C’est comme ca que « Les Mécanismes de la culpabilité » a vu le jour avant qu’on réitère notre collaboration pour leur split avec Essaie Pas. C’est l’un des rares disques dont j’ai moi-même réalisé l’artwork à partir d’une photo, prise lors de mon arrivée à Montréal, de cette folle église rue Papineau. Ce disque de minimal-wave-pop assez sombre, chanté en français, pourrait avoir l’air d’une « anomalie » dans notre catalogue qu’on qualifie souvent de « pop », pourtant il représente tout autant le label et nos goûts que nos autres références. Sortir cet EP et partir en tournée avec eux sur les routes européennes, il y a 2 ans, restera une chouette expérience humaine."
Calypso « Oracle » (27 Janvier 2015, Cassette)
"Derrière ce EP se cache, en quelque sorte, une histoire de promesse jamais faite... mais tenue. Un pacte de sang sans coup de canif. Début 2013, j’étais en contact avec Jackson Scott, on s’était dit que ce serait chouette de faire quelque chose ensemble. Notre planning, à ce moment là, était malheureusement chargé et quelques mois plus tard il a signé chez Fat Possum, ce qui rendait notre projet plus compliqué. L’aventure aurait pu s’arrêter là... mais après plus d’un an sans signe de vie, j’ai reçu un mail de sa part avec un lien pour écouter le premier enregistrement de son groupe CALYPSO... et où il me disait qu’il se souvenait de nos échanges et que ce serait cool si on pouvait sortir ce EP ensemble. Je suis peutêtre naïf mais j’ai trouvé cela touchant et très humain. Ce qui n’est pas toujours le cas avec ces « relations » 2.0! Avec ces 6 titres, CALYPSO remue la crasse et affirme avec brio sa propre vision du « sonic rock »."
Richie Woods « Wow cool » (15 Décembre 2015, cassette)
"Certains imaginent peut-être le contraire mais même avec des projets comme Atelier Ciseaux, exempt de réelles contraintes, il peut être facile de tomber dans la routine d’un calendrier bien établi avec des dates surlignées, des tâches souvent répétitives et des schémas de combat qu’il est difficile de réinventer. Même si nous n’avons jamais eu de plan de carrière, on mène, depuis le début, ce projet avec sérieux et rigueur. Et pour cela il est normal de s’organiser, d’y penser, d’anticiper. Mais pour moi l’essence d’un projet comme celui-ci reste la liberté, la possibilité de pouvoir s’émanciper parfois des automatismes. « Wow Cool » illustre parfaitement ce besoin d’« accident », de spontanéité. J’ai découvert cet album un soir d’errance sur bandcamp. Après l’avoir écouté en boucle tout la nuit, au petit matin j’ai écrit à Richie Woods pour lui proposer de sortir l’album en cassette. Quelques jours après, le pressage était lancé. Bien sur, on ne pourrait pas fonctionner comme ça à chaque fois mais c’est important pour nous de garder une vraie part d’imprévus, de ne pas trop se projeter. Sinon ce « Wow Cool » c’est la trame sonore d’une romance en état d’ébriété façon VHS de Buffalo 66. De la bedroom pop nostalgique et fragile hyper bien composée."
Vesuvio Solo « Don’t leave me in the dark » (27 Septembre 2016, 33 tours)
"J’ai débuté avec notre première sortie, ca semble donc logique de conclure avec la prochaine, le second album des Montréalais de Vesuvio Solo, le projet de Cameron MacLean et Thom Gillies (Ex TOPS) avec qui on avait déjà sorti un album (« Favors ») en 2014. J’ai découvert le groupe quand il n’était qu’un side project. Pour être honnête j’attendais beaucoup de ce nouvel album mais je me suis pris une claque beaucoup plus grosse que prévue. Neuf titres, de softrock brillant et sophistiqué, des mélodies lumineuses qui se baladent entre le présent et le passé. J’espère vraiment que les gens vont prendre le temps d’écouter ce disque... c’est un chouette voyage. C’est sans doute absurde mais parfois pendant des moments de doutes ou de fatigue, je me dis que notre prochain disque pourrait être le dernier... Ce sont des phases qui ne durent jamais très longtemps mais j’imagine que c’est normal surtout après 8 ans d’activités..."
Double bonne nouvelle : Atelier Ciseaux investira le Supersonic le 10 octobre pour fêter ses 8 ans et la sortie du second album des montréalais de Vesuvio Solo. Ca se passe juste ici.
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