Texte, parole ou musique, vous avez sûrement déjà eu affaire à Wilfried*. Vous aurez lu ses regards sur la musique du monde tel qu'il va ici ou là, vous aurez entendu ses disques-univers plats ou concaves, tâté de la lumière de ses exégèses de Daniel Johnston ou Philippe Katerine. Vous l'aurez peut-être même vu taper la bise à des rédacteurs de l'auguste blog qui tient votre cerveau entre ses mains en ce moment même.
Mais rien ne vous aura préparé au vertige de son nouveau projet (pour l'instant) en ligne, le gémellaire Matrice / Patrice qui fut présenté en premier au public l'an passé au Festival Mo'Fo par l'ouverture d'une véritable Matrice de paix et d'amour.
Autoproclamé "chanteur de charme" il y a une éternité, Wilfried* mentait alors sur toute la ligne puisqu'il ambitionnait déjà de révéler tous les mystères qui grouillent dans les profondeurs du Monde. En phase de révélation, son art scholastique, presque divinatoire, porte encore des habits chinois et joue à la chanson française encyclopédique, école post-bossa, post-60s, mais ceux qui savent déchiffrer les symboles qui courent à tous les coins de rue et à tous les coins de phrase savent qu'il ne parle en fait qu'à un seul et unique interlocuteur: le grand Architecte. Ce n'est pas par hasard que Matrice/Patrice se dévoile au fur et à mesure depuis le début de cette année des temps derniers, au rythme d'une chanson tous les 31 jours, délivrée le premier jour de chaque moi(s): ce n'est pas seulement une gestation, c'est une ascension gnostique.
Les autres, ceux qui s'en fichent des signes et du Futur, aimeront l'emballage parce qu'il est formidable, tout serti qu'il est de disco français, de rock allemand et de mélodies à damner un vrai Saint. En attendant une Naissance prévue pour le premier jour du mois d'octobre 2012, ce serpent bicéphale s'écoutera dans sa forme actuelle (mutante et incomplète) samedi soir à la MUX 2 du Collectif MU (qui s'occupe de Filmer la Musique) aux côtés de Aqua Nebula Oscillator et Mercredi Equitation.
